Dans une correspondance adressée au président de la République dont une copie est parvenue à Politico.cd, l’analyste politique indépendant, le docteur Babah Mutuza, a déclaré que la guerre d’agression menée par le Rwanda, à l’Est de la République Démocratique du Congo, n’est pas lié au pillage des ressources minières du Congo.
A en croire notre source, la récente sortie médiatique de Paul Kagame dans une émission sur France 24, a dévoilé l’objectif caché par Kigali dernière son attitude belliciste vis à vis de la République Démocratique du Congo. Il s’agit d’une guerre d’occupation, dit-il.
« Le Rwanda n’a plus d’espace pour loger sa population majoritairement paysanne, ni de terre arable afin de subvenir à ses besoins alimentaires de base. Kagame veut de l’espace en RDC, il veut nos terres, et il est prêt à tout pour ça, même s’il faut une guerre totale. C’est une question de survie pour lui et pour son peuple. En d’autres termes, si nous pensons pouvoir régler un jour la situation des M23 par le dialogue, il faudra que nous soyons prêts à accepter qu’une partie de notre territoire soit annexée au Rwanda. Ca sera ça ou la guerre », a-t-il déclaré.
Poursuivant dans sa lettre au Président Tshisekedi, le Dr Babah Mutuza a laissé entendre en outre que « la communauté internationale ne nous sera d’aucune utilité dans cette lutte car portant encore conscience de son inaction dans le génocide du Rwanda. Elle ne veut ni interdire quoique ce soit au président Paul Kagame. Au contraire elle fermera les yeux comme ça été depuis ces 20 dernières années durant lesquelles elle a été incapable de citer le Rwanda comme agresseur et pourra même nous pousser à céder une partie de notre territoire comme l’a suggéré le président français Nicolas Sarkozy en 2012 ».
Cet analyste politique pense que la raison soulevée par les acteurs politiques sur le pillage des ressources naturelles par le Rwanda comme principale cause de cette agression est simpliste dans la mesure où malgré la main tendue du président Tshisekedi pour qu’il ait accès aux richesses de la RDC, il n’a pas arrêté de faire la guerre contre le Congo.
« Pourquoi accepte-t-il tout de même de sacrifier des jeunes Rwandais aux fronts et y mettre tous les moyens malgré les pertes considérables et même le risque de tenir son image à l’international ? La réponse reste la même, il veut des terres, il veut nos terres », a-t-il fait savoir en réveillant que le président rwandais a indiqué qu’il ne reculera devant rien pour atteindre cet objectif.
Pour faire face à cette guerre d’occupation, le docteur Babah Mutuza a appelé le Président de la République à mobiliser la population pour faire échec au plan de l’ennemi de la République.
« Il est temps que vous décrétiez la mobilisation générale, nous sommes 105 millions d’habitants dont la moitié a moins de 30 ans. Vous pouvez donc facilement mobiliser à peu prêt cinq cents milles à un million des jeunes congolais dont l’âge va varier entre 18 et 40 ans toutes catégories confondues pour des contrats à durée déterminée avec l’armée variant entre 6 et 9 mois renouvelable. Les former, les équiper et les déployer au Sud, Nord-Kivu et de l’Ituri, cela est possible dans 9 à 12 mois, si vous commencez tôt. Mobiliser un solde équivalent en franc congolais entre 1000 et 2000 dollars américains par mois avec une indemnité de 50. 000 dollars à donner à la famille pour chaque mobilisé qui tombe sur la ligne de front ».
Dans ce même registre, Dr Mutuza recommande au président de la République d’ organiser des nouvelles concertations avec la classe politique pour former un gouvernement d’union nationale, réunissant à son sein, les membres de la majorité, de l’opposition ainsi que de la société civile et de la diaspora. Suspendre l’Assemblée nationale et le Sénat pour une durée de 3 ans et gouverner par décret afin d’affecter le budget de ces deux chambres à la défense de la patrie. Il recommande aussi la fermeture des frontières entre la RDC et le Rwanda.
« Renforcez monsieur le président la logistique de l’armée et demandez aux Tutsis congolais à travers leurs représentants de donner leurs points de vue par rapport à la situation et les propos du président Kagame », a-t-il conclu dans sa correspondance adressée au président de la République.