Environ plus d’une heure, les amoureux de l’art dramatique ont passé des moments émouvants, à l’Institut français de Kinshasa basé dans la commune de Gombe. Au cœur de l’évènement, la présentation de la première étape du travail de la pièce théâtrale « Congo jazz band » au public, en présence de l’ambassadeur français.
À la fois rocambolesque et pédagogique, la pièce « Congo jazz band » du dramaturge français d’origine algérienne Mohamed Kacimi, revient sur l’histoire de la colonisation du Congo. Elle retrace la période dans laquelle, le roi des Belges, Léopold II, considère le Congo comme propriété privée, en passant par l’assassinat du héros Lumumba.
En lingala tout comme en français, le metteur en scène congolais, David-Minor Ilunga et sa troupe théâtrale « théâtre du fleuve », à travers les différentes séquences ont également réussi à démontrer le rôle que peut jouer la musique particulièrement la rumba et le jazz dans la mémoire africaine.
Il s’agit notamment comme moyen de résistance culturelle et de préservation de celle-ci.
« C’était passionnant et émouvant ! », telle est l’une des réactions entendue, émanant d’un jeune spectateur à la fin du spectacle.
Déjà sur place, enfants, parents, activistes culturels ont manifesté un réel enthousiasme pour cette pièce déjà présentée en France où elle a été aussi écrite, il y a 5 ans.
Un silence attentif ponctué de fous rires pendant la représentation, et suivi de discussions entre public les acteurs.
Une première étape du travail qui tout de même, intéresse et amène à se poser des questions, alors qu’il ne s’agit pas encore du spectacle proprement dit.
David-Minor Ilunga, le metteur en scène de la pièce, explique que l’ intégralité du travail sera présentée entre les mois de septembre et octobre à Kinshasa, mais en attendant le travail va se poursuivre entre juillet et août au centre Wallonie Bruxelles.
« Moi personnellement, j’ ai toujours eu envie de reconter l’histoire de mon pays. C’est ce qui m’intéresse de plus en plus dans ma démarche artistique. Le seul problème est que parfois, on a toujours pas des conditions à la fois psychologiques et physiques d’écrire sa propre histoire, c’est toujours bien quand quelqu’un d’autre s’en empare, et donc c’est qui m’a interressé dans cette pièce c’est de voir Mohamed s’en empare et parle de ce qui nous concerne, et qu’effectivement plusieurs ne connaissent pas », a déclaré David Minor Ilunga.
Donc, renchérit-il, on pallie un peu à un déficit historique, pas parce que les congolais n’ ont pas mais parce que beaucoup ne lisent pas, combien de personnes ont lu par exemple, le livre du professeur Ndaywel Isidore.
« Pour le citoyen landa, c’est toujours important de lui apporter les connaissances qu’il n’avait pas », a-t-il conclu.
Pour sa part, l’auteur de la pièce théâtrale Mohamed Kacimi revient sur ce qu’il a animé à écrire l’histoire coloniale au Congo.
« J’ ai écrit ce texte parce que je pense c’est important que la colonisation soit au centre du débat de la jeunesse », a t-il déclaré, tout en estimant, selon lui, l’ histoire coloniale au Congo, est exceptionnelle par rapport aux autres, car il s’agit d’un homme belge qui arrive à acheter un pays sans arme et le rendre propriété privée.