Les autorités du territoire d’Uvira dans la province du Sud-Kivu ont interdit le trafic de carburant de la République démocratique du Congo vers le Burundi. L’administrateur d’Uvira a indiqué que cette décision a été prise pour protéger la population contre le flux du carburant observé ces derniers temps à travers différentes pistes frontalières et à lutter contre la pollution de la rivière la rivière Ruzizi. Cette annonce a été faite ce lundi 8 juillet 2024.
« Nous avons une mauvaise histoire par rapport à la gestion du carburant dans la cité de Sange, qui est devenue le chef-lieu du territoire d’Uvira. Je m’inquiète du flux du carburant observé ces derniers temps à travers différentes pistes frontalières qui débouchent sur la rivière Ruzizi, en direction du Burundi. En 2010, plus de 300 personnes ont perdu la vie à Sange, suite à la mauvaise manipulation du carburant. Pourtant, actuellement, le carburant se trouve presque partout ! Il y a même des enfants qui manipulent le carburant», a affirmé Mabiswa Selemani, cité par la radio france internationale (RFI).
Le Burundi traverse une grave crise socio-économique caractérisée par une sévère pénurie de produits pétroliers, essence et gasoil, depuis plusieurs semaines. Cette situation n’a pas laissé indifférentes les autorités congolaises de cette région. Ils ont indiqué de multiplier la vigilance pour empêcher la crise de traverser le pays.
« C’est un manque à gagner pour le trésor public. Je vous dis qu’aujourd’hui, on estime à plus de 5 000 litres qui traversent par jour vers le Burundi. Nous sommes en train de perdre beaucoup de francs congolais qu’on pouvait mettre dans les caisses de l’État. Mais aussi, le grand problème, c’est qu’on a assisté à la pénurie du carburant et à la flambée du prix. Un litre du carburant, qui était à 3 800 ou 4 000 francs congolais, moi-même, je l’ai acheté à 6 500 francs congolais à Sange », a déploré l’administrateur de ce territoire frontalier du Burundi, Mabiswa Selemani Jean de Dieu.
Certains acteurs de la société civile d’Uvira ont exhorté le gouvernement provincial à instaurer un système de régulateur des prix et un accord bilatéral entre les deux pays pour ce commerce. L’administrateur d’Uvira a mis en garde les officiers de la police et de l’armée de ne céder en aucun chiffre pour faciliter ce trafic. Il prévient fermement les agents de sécurité qui seront appréhendés dans ce trafic seront déférés devant la justice.