Si les terroristes du Mouvement du 23 mars (M23) en coalition avec les Forces armées rwandaises (RDF) poussent et tentent de s’emparer de plus en plus d’entités dans le territoire de Lubero (Nord-Kivu), en parallèle, Kinshasa est en train de renforcer son dispositif sécuritaire pour mieux apprêter ses troupes aux combats.
Après avoir commandé une centaine de véhicules blindés Streit assemblés en Ouganda par la branche commerciale des Uganda Peoples’ Defence Forces (UPDF), les autorités congolaises viennent de s’offrir encore des munitions des industriels de l’armement de la Bulgarie et de la Serbie, révèle le média français spécialiste des questions africaines Africa Intelligence.
« De Sofia, les fournisseurs de défense des Balkans tirent leur épingle du jeu en équipant l’armée congolaise en chars de combat de seconde main, armes légères et munitions », rapporte ce média dans un article mis en ligne ce mardi 09 juillet.
En proie à une agression multiforme, l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) est le ventre mou du pays. Cette agression, à l’origine de la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire, place la crise de la RDC parmi les plus critiques du monde. L’intensification des combats entre les Forces loyalistes congolaises (FARDC) et ces rebelles affecte la tranquillité des civils. Depuis la reprise des hostilités il y a deux ans, plus de 1,7 millions des personnes se sont déplacées, abandonnant leurs domiciles. Ces chiffres ramènent à plus de 7 millions, le nombre total des déplacés internes dans le pays.
Sur les champs de bataille, les M23-RDF font usage des armements sophistiqués tels que des missiles sol-air, selon un document de l’Organisation des Nations unies (ONU) publié en février de cette année. Alimenté en hommes et en équipements par les RDF, le M23 a intensifié son emprise récemment dans le territoire de Lubero.
Le 30 juin dernier, les rebelles se sont emparés de Kanyabayonga, une ville de 60 000 habitants qui verrouille les deux routes qui mènent plus au sud, de part et d’autre du massif volcanique du parc des Virunga, vers Goma, capitale du Nord-Kivu. L’ONU, dans son récent rapport, cite l’Ouganda comme faciliateur du transit des troupes M23-RDF vers le territoire congolais. Selon la même source, Kampala est directement impliqué dans la chute de cette ville. Les rebelles auraient utilisé des blindés militaires des l’UPDF pour mater la force de l’armée loyaliste qui venait de faire une résistance pendant un mois avec les rebelles.