Lors du Conseil des ministres de ce vendredi 12 juillet dernier, le chef de l’Etat Félix Tshisekedi a manifesté son intention de voir un peu plus clair sur la question de la délivrance des cartes d’identité nationale aux congolais, alors qu’une entreprise a été recrutée et les premières cartes ont été livrées à une certaine catégorie de citoyens. Sur terrain, rien n’avance malgré le redémarrage de l’opération par l’Office national de l’identification de la population (ONIP) le 26 avril dernier.
« Il revient au président de la République, que depuis le lancement du projet de délivrance des cartes d’identité, il n’ y a plus de développement attendu au regard du chronogramme présenté », a déclaré Augustin Kibasa, ministre des postes télécommunications et du Numérique dans le compte-rendu de cette réunion du Conseil des ministres.
Cependant, le Vice-premier ministre en charge de l’intérieur a été instruit par le chef de l’Etat à faire le point sur cette opération, et cela sans complaisance. « tenant compte de l’impérieuse nécessité de doter chaque citoyen de la RDC de sa carte d’identité, il (président de la République) a instruit au vice premier ministre, ministre de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières de lui faire un point sans complaisance sur ce dossier et de prendre toute décision y rattachée », a dit le ministre Kibasa.
Afritech Idemia est la firme qui a gagné ce marché de fabrication et de délivrance des cartes d’identité en RDC. Le 10 juin 2024, l’Inspection générale des finances (IGF) avait suspendu, dans une correspondance signée par Jules Alingete, la poursuite des opérations de cette firme pour cause d’un certain nombre d’irrégularités.
En effet, le montant global pour financer le projet s’élève à 697 millions de dollars : 104 millions provenant de l’Etat congolais et 593 millions, comme apport du groupe Afritech/Idemia. L’IGF note entre autres que cette société privée ne possède pas la somme, alors que l’Etat congolais avait déjà décaissé 20 millions de dollars. Une enveloppe que ce service public a bloqué.
Une autre irrégularité, c’est que le contrat prévoit que la Banque centrale du Congo (BCC) fournisse des garanties en terme de ses avoirs pour qu’Afritch Idemia accède aux fonds des banques commerciales. Pour l’IGF, ce mécanisme est impossible.
Le point que doit faire le Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur Jacquemin Shabani devrait être très attendu pour débloquer l’ensemble de cette opération, car la dernière fois que les congolais ont eu droit aux cartes d’identité remonte à 1984.
Un commentaire
Je suis vraiment déçu par l’attitude du président de la République on dirait qu’il vit dans un autre pays , comment lui qui a lancé l’identification de la population et a obtenu sa carte vient se réveiller environ quatre mois après pour chercher a voir clair ??.Quelle manque de sérieux.