Le ministère des Droits humains de la République democtratique du Congo a, en collaboration avec le Bureau conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’homme en RDC (BCNUDH-RDC), créé le prix «Julienne Lusenge » qui récompensera tous les deux ans un individu ou une association qui se sera distingué dans la promotion des droits de l’homme sur tout le territoire de la RDC. La cérémonie de la création de cette récompense a été organisée le dimanche 28 juillet lors de la célébration à Kinshasa du prix des Nations-Unies reçu en 2023 par cette activiste.
« Mme Julienne Lusenge a reçu en 2023, le prix des Nations Unies pour les droits humains. Elle devient ainsi la deuxième personnalité congolaise, après le Prix Nobel Denis Mukwege, à être récompensée par l’ONU. Elle a été reconnue le 25 avril 2024, lors d’une cérémonie à New-York, aux États-Unis , parmi les 100 personnes les plus influentes au monde. Son travail a été celui de renforcer la participation des femmes aux processus politiques et de travailler pour la consolidation de la paix en RDC. Elle a su reconnaître que les femmes sont les premières victimes de la guerre, mais elles, seules, détiennent la clé unique de la paix», a déclaré Patrice Vahard, directeur du BCNUDH-RDC, cité par ACP.
Mme Julienne Lusenge a, à cette occasion, manifesté sa satisfaction. Elle a indiqué vouloir continuer à militer pour les droits humains en RDC.
« Je suis heureuse que notre travail de prévention contre les violences sexuelles basées sur le genre, de soutenir et d’autonomiser les survivants des violences sexuelles et de les aider à reconstruire leur vie, soit récompensé par ce prix. Je dédie ce prix à toutes les femmes courageuses de la RDC, qui malgré les souffrances et violences, continuent de se battre pour leur droit et leur dignité », a-t-elle déclaré.
Née en 1958, Julienne Lusenge est une militante de la République démocratique du Congo connue pour son engagement envers les femmes victimes des violences, notamment sexuelles dans le Nord-Kivu et sa dénonciation des viols comme arme de guerre. Elle est directrice exécutive du Fonds pour les femmes congolaises (FFC) et co-fondatrice et présidente de l’ONG «Solidarité féminine pour la paix et le développement intégral (Sofepadi)».
Elle est également membre du conseil d’administration du Fonds volontaire des Nations Unies pour les victimes de la torture, qui aide chaque année, des milliers de personnes à retrouver leur dignité.