La République démocratique du Congo et le Rwanda ont convenu, sous la médiation de l’Angola, de l’établissement d’un cessez-le-feu qui entre en vigueur ce dimanche 4 août 2024 à minuit après des tractations lors de la 2ème réunion ministérielle.
Cette 2ème Réunion Ministérielle, en effet, etait consacrée sur la situation de la sécurité et de la paix à l’Est de la République Démocratique du Congo, touché par l’agression rwandaise sous couvert par le M23 qui sème la terreur et la désolation dans le chef de la population congolaise.
Bis repetita
Faut-il encore le rappeler en 2022 sous la médiation de l’Angola, un accord était trouvé à l’issue du sommet qui s’était tenu à Luanda, en présence de Félix Tshisekedi mais en l’absence de Paul Kagame, représenté par son ministre des Affaires étrangères.
Le président Félix Tshisekedi avait rencontré le ministre rwandais des Affaires étrangères Vincent Biruta, en l’absence du président Paul Kagame, pour tenter de mettre fin aux tensions dans l’Est de la RDC et après l’échec d’un précédent accord de cessez-le-feu conclu en juillet 2022.
Ce mini-sommet s’etait tenu en présence du président burundais Évariste Ndayshimiye, aux côtés du chef de l’État angolais et médiateur désigné de l’Union africaine, Joao Lourenço et du facilitateur de la communauté est-africaine, Uhuru Kenyatta.
Toutes les parties s’étaient accordées pour exiger le retrait des rebelles du M23 « des zones occupées » et leur « repli dans leurs positions initiales ». Le cessez-le-feu devrait entrer en vigueur le 25 novembre 2022.
Il a été décidé de la cessation des hostilités en général, et en particulier des attaques du M23 contre les FARDC et la MONUSCO à compter de vendredi, 25 novembre 2022 à 18h00; du respect absolu du prescrit des communiqués des Conclaves des Chefs d’Etat de la CAE, de Nairobi du 21 avril et du 20 juin 2022 (Processus de paix de Nairobi), de la Feuille de Route de Luanda du 7 juillet 2022 (Processus de Luanda) et des conclusions de la Réunion extraordinaire des Chefs d’Etat Major Généraux des Forces Armées de l’EAC (Bujumbura le 8 novembre 2022).
Si le M23 refuse de se désengager et libérer tous les territoires qui’ils occupent actuellement, les Chefs d’État de la CAE avaient promis d’instruire la Force Régionale à faire usage de force pour les pousser à se soumettre. Ce qui n’avait pas été fait.
Échec cuisant du cessez-le-feu signé à Luanda
En mars 2023, les combats se sont poursuivis dans la partie Est de la RDC entre les terroristes du M23-RDF et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) malgré le cessez-le-feu annoncé en début mars.
Le sixième accord de cessez-le-feu, censé entrer en vigueur le 7 mars entre le M23 et l’armée congolaise, n’a jamais été respecté. Toute la semaine, les combats se sont poursuivis dans le Masisi, autour de la ville de Sake, dernier verrou d’accès à la capitale provinciale, Goma.
Encore une fois, l’armée congolaise et les terroristes du M23 se sont accusés mutuellement d’avoir violé le plan de paix négocié à Luanda.
Pourtant, les partenaires régionaux de la communauté d’Afrique de l’Est (EAC), l’Angola dans son rôle de médiateur, et la France qui souhaitait « donner une chance à la paix » selon Emmanuel Macron, avaient tous mouillé la chemise pour tenter de faire aboutir un énième cessez-le-feu. Peine perdue.
À l’ONU, Kinshasa avait accusé Kigali de bloquer les initiatives de paix pour «construire sa zone d’influence qu’il veut transformer en une colonie d’exploitation et de peuplement en vue de contrôler les institutions congolaises».
Pour les sanctions contre le Rwanda, Kinshasa cherche aussi l’appui des Nations unis. Lors de la visite d’Emmanuel Macron en RDC, Félix Tshisekedi avait encore renouvelé sa demande de sanctions contre l’agression rwandaise.
Les observateurs de bon aloi veulent voir que cette fois-ci la mayonnaise soit prise avec cet énième cessez-le-feu signé entre la RDC et le Rwanda sous la médiation del’Angola.