De la Belgique où il passe sa convalescence après un suivi médical pour soigner son hernie discale, le président de la République Félix Tshisekedi a ce mardi eu le verbe haut pour éclairer la lanterne sur la crise entre la République démocratique du Congo et le Rwanda qui tend à dégeler depuis l’annonce de l’accord du cessez-le-feu entre les deux pays.
Autoritaire, le président congolais n’a pas mâché les mots : « Jamais au grand jamais, tant que je serai président de la République démocratique du Congo, je n’honorerai en face de moi la délégation du M23 ou de l’AFC pour négocier. Jamais », a-t-il asséné répondant aux questions de Christian Lusakweno.
« Ce que j’ai dit, poursuit-il, c’est que je veux parler avec le Rwanda, pas négocier, vous avez raison, parler avec le Rwanda pour demander à monsieur Kagame, criminel de son état, qu’est-ce qu’il a contre mon peuple. La République démocratique du Congo, à l’époque République du Zaïre, avait sauvé le Rwanda d’une plus grande catastrophe qui aurait eu lieu si nous n’avions pas ouvert nos frontières à tout ce flot de réfugiés », rappelle Tshisekedi pour exhiber l’ingratitude du régime de Kigali.
Toutefois, Félix Tshisekedi reconnaît qu’il y a eu une certaine cécité internationale qui a permis que parmi les fugitifs, qui sont aujourd’hui assimilés aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), il y ait les criminels génocidaires et qu’ils soient entrés sur notre sol avec leurs armes.
« On ne les a pas désarmés. Aujourd’hui, l’enfer est parti du Rwanda et est arrivé chez nous. Et on nous abandonne à notre propre sort. Évidemment, le régime criminel de Kigali en profite parce qu’il découvre que c’est une région très riche en minerais et en produits de tous genres, agricoles et autres. Et il veut en faire maintenant son espace », se froisse le président congolais.
Pour lui, les choses sont claires : Il n’y a rien à négocier. « C’est chez nous, s’explique-t-il, [et] ce qu’ils ont à faire, c’est une seule chose: plier bagage. Et si je veux parler avec le Rwanda, c’est pour ça, pour dire: c’est quoi votre problème ? Pour nous laisser tranquilles. Pas pour vous donner quelque chose, mais pour nous laisser tranquilles ».