La coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes et l’action publique (CORAP) tient, du 20 au 23 août, la 2ème édition du Forum national de la société civile sur l’énergie qui se déroule dans la salle de conférence INPP sous le thème : «Quid de l’accès à l’énergie des populations en RDC?».
C’est donc une question qui, d’après la CORAP, demeure importante parce que la RDC est restée pendant plusieurs années dans les théories de l’électrification, sans passer réellement à l’action, pour des résultats palpables.
De ce fait, cette coalition des organisations de la société civile note le manque de politique nationale énergétique, comportant une vision pour le développement du secteur de l’électricité, suivi d’une planification énergétique nationale.
La CORAP évoque, à cet effet, le retard de plusieurs années de la mise en place de plusieurs mesures d’applications à partir de la promulgation de la loi en 2014. Selon la société civile, cela constitue de facteurs majeurs qui sont à la base du faible développement dudit secteur.
«La conséquence directe du contexte précédenment étalé est la faible production de l’énergie électrique. Il s’observe aujourd’hui un grand fossé sur l’accès pour tous à l’énergie et le déficit qui n’est fait que croître, aussi bien pour les ménages que pour les industries. Pour illustrer le besoin en énergie, on évalue à plus ou moins 2000 mégawatts pour la zone minière du Grand Katanga, plus de 1000 mégawatts sur la zone Ouest de la RDC (Kinshasa, Kongo Central et Grand Bandundu), pour ne citer que cela», a fait savoir la société civile.
Face à tous les maux qui rongent le secteur énergétique du pays, la CORAP s’est dite motivée pour l’organisation de la deuxième édition du Forum national de la société civile sur l’énergie avec pour but de créer un cadre de discussions constructives sur le développement du secteur de l’énergie, débouchant à des propositions des solutions durables pour l’accès pour tous à l’énergie en RDC.
Ces assises de quatre jours, réunissant près de 300 personnes venues de plusieurs provinces du pays et quelques experts venus du Kénya, se penchent sur l’avenir énergétique de la République Démocratique du Congo.
« Il s’agit du Forum national de la société civile sur l’énergie. Un forum qui réuni près de 300 personnes qui sont venues de province et de Kinshasa ainsi que des représentations des pays étrangères comme le Kenya qui sont venus partager avec leurs expériences sur la planification énergétique. Nous sommes contents que les acteurs se sont montrer intéressés par cette activité pour réfléchir sur l’avenir énergétique du pays. On va se rendre compte que nous sommes en 2024. La loi pourtant sur le secteur énergétique était promulguée en 2014. La loi avait pour objectif justement d’améliorer la desserte en énergie et le cadre légal opérationnel du secteur. Aujourd’hui, 10 ans après on se rencontre toujours à 7,14% du taux d’accès à l’électricité», a déclaré Emmanuel Musuyu, Secrétaire exécutif de la Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes et l’action publique (CORAP). A l’en croire, ce forum est un cadre offert aux acteurs du secteur pour faire le point les avancées enregistrées au cours de dix (10) dernières années, depuis la libéralisation du secteur de l’électricité.
« Les acteurs sont là pour réfléchir déjà par rapport à cette loi là, par rapport à la coordination du secteur d’électricité et par rapport aux investissements dans le secteur d’électricité. Il sera question de voir la question de la fiscalité et autres donc de façon globale, les acteurs s’est réuni pendant 4 jours pour réfléchir sur l’avenir du secteur de l’énergie.
L’on consentira d’ici avec des recommandations claires que nous allons adresser au Parlement parce que c’est le Parlement qui légifère. Il aura aussi des recommandations vis-à-vis du Gouvernement par rapport justement à l’amélioration du cadre mais aussi à toutes les mesures qu’ils faut mettre en place pour booster le secteur», a-t-il souligné.
S’agissant des recommandations formulées à la première édition de ce forum, le Secrétaire exécutif de la CORAP a indiqué celles-ci ont abouti à la mise en place de l’ANSER et de ARE. Ce qui est un pas significatif dans l’amélioration du cadre réglementaire.
« Nous sommes quand même satisfaits aujourd’hui de voir qu’il y a certaines des récomendations qui sont appliquées par exemple il y a 5 ans on a fait un grand plaidoyer pour que les institutions prévues par la loi soient mises en place. Je parle de l’ANSER et l’ARE. Aujourd’hui, 5 ans après, ces institutions ont été mises en place», a affirmé Emmanuel Musuyu.
L’ouverture de ces assises a été également marquée par la présence des acteurs institutionnels notamment le Secrétaire général du ministère des Ressources hydrauliques et Electricité qui a souligné que le Gouvernement est déterminé à améliorer le taux d’accès à l’électricité au cours des années à venir.
Les objectifs poursuivis de ce forum sont notamment de réfléchir sur les défis de la transition énergétique en RDC; d’évaluer les 10 ans de la mise en uvre de la loi 14/011 DU 17 Juin 2014 relative au secteur de l’électricité en RDC; de faciliter les échanges entre les autorités en charge du secteur de l’énergie (au niveau national, des provinces et des ETDs) et les populations congolaises, et plus particulièrement les communautés locales; de formuler des propositions sur les points de la loi à réviser et renforcer le plaidoyer pour l’accès pour tous à l’énergie en RDC; et de valoriser les cas pratiques dans la production de l’énergie pour réduire le GAP énergétique du pays.