Préoccupé par l’impact de la propagation du Mpox, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, (HCR) a prévenu, dans un communiqué, que l’épidémie de Mpox récemment déclarée pourrait devenir dévastatrice pour les réfugiés et les communautés déplacées en République démocratique du Congo (RDC) et dans d’autres pays touchés en Afrique, apprend POLITICO.CD ce jeudi 29 août dans le site Web de UNHCR.
D’après les informations rapportées par cette agence des nations-unies, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a dans son récent rapport révélé qu’il y a à ce jour plus de 18 000 cas suspects et 615 décès en RDC, et plus de 220 cas de la nouvelle souche, clade 1b, dans les pays voisins de la RDC.
Dans la province du Sud-Kivu en RDC, l’une des régions les plus touchées par la maladie, au moins 42 cas suspects ont été identifiés parmi la population réfugiée. Des cas confirmés et suspects ont également été enregistrés parmi les populations réfugiées en République du Congo et au Rwanda. Par ailleurs, dans les pays où des cas ont été confirmés ou suspectés au sein de la population nationale, des activités d’information et de sensibilisation ont été lancées pour garantir l’accès à des informations précises dans les langues parlées par les communautés déplacées, mais l’ampleur de l’évolution de l’épidémie signifie qu’il n’y a pas suffisamment d’agents de santé communautaires pour répondre aux besoins.
La même source renseigne notamment que des cas suspects sont signalés dans les provinces touchées par le conflit qui accueillent la majorité des 7,3 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays. Dans ces zones, le virus menace d’aggraver une situation d’ores et déjà intenable pour une population dévastée par des décennies de conflit, de déplacements forcés, de violations effroyables des droits de l’homme et d’un manque d’aide internationale.
En outre, pour ceux qui fuient la violence, la mise en œuvre de nombreuses mesures de prévention de la pollution atmosphérique constitue un défi de taille. Au fil des ans, les violences et les attaques cycliques, aggravées par les catastrophes naturelles, ont poussé les personnes déplacées vers des abris surpeuplés, avec des installations d’eau et d’assainissement insuffisantes et des services sous pression.
« La réponse humanitaire du HCR en RDC n’a reçu que 37 % des 250 millions de dollars nécessaires en 2024 pour répondre aux besoins urgents des personnes déplacées, les activités de santé étant l’un des trois volets les moins financés du plan», a-t-on appris dans le document.
En sus, l’insécurité a laissé de nombreuses zones coupées de l’aide humanitaire. D’où, les familles déplacées vivant dans des écoles surpeuplées, des églises et des tentes dans les champs des agriculteurs n’ont pas d’espace pour s’isoler lorsqu’elles développent des symptômes de la maladie.
Au regard de cette situation, le personnel du HCR a constaté que certaines personnes touchées essayaient de suivre avec diligence les mesures préventives et de protéger leurs communautés en dormant dehors. Une alimentation équilibrée est également importante pour le rétablissement, une réalité hors de portée de nombreux déplacés qui subsistent avec de maigres rations alimentaires.
Des tests rapides des cas suspects sont essentiels, mais dans les zones instables de l’est de la RDC, les risques de sécurité et les itinéraires tortueux nécessaires pour acheminer les échantillons vers un laboratoire entraînent des retards, ce qui fait que les résultats des tests ne peuvent pas être utilisés efficacement pour briser les chaînes de transmission.
En collaboration avec les autorités sanitaires nationales et l’OMS, le HCR et ses partenaires ont renforcé les points de lavage des mains dans les espaces publics des camps de réfugiés et des centres de transit, et ont intensifié les mesures de préparation et de réponse du système de santé, notamment le dépistage à l’entrée des camps de réfugiés touchés.
Pour ce faire, le HCR réitère qu’il est essentiel de garantir la pleine inclusion des réfugiés et autres personnes déplacées de force dans les mesures nationales de préparation et de réponse pour faire face à cette urgence de santé publique depuis la surveillance et la préparation jusqu’aux soins médicaux. Il s’est dit de rester disponible pour soutenir les plans nationaux de préparation et de réponse dans les pays touchés et à risque. Le HCR a félicité la RDC pour avoir déjà intégré les réfugiés dans ses plans nationaux de préparation et de réponse sanitaire.
En revanche, l’agence des nations-unies a appelé à la solidarité internationale nécessaire de toute urgence pour étendre les services de santé, les centres d’isolement, les abris humanitaires, l’accès à l’eau et au savon pour les personnes contraintes de fuir. Surtout dans les zones de conflit, la paix est également indispensable pour garantir une réponse durable visant à stopper la propagation de la maladie.
Gloire MALUMBA