Sous les bons offices de «Maman» Marthe Kasalu Tshisekedi —la maman du Chef de l’État, le bureau politique de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), parti présidentiel, semble, ce jeudi 5 septembre, connaître une accalmie. Il a fallu une journée à la «sage mère» pour que les deux camps qui se disputent la direction du parti légué par le feu Etienne Tshisekedi puissent fumer le calumet de la paix.
«Maman» Marthe Kasalu Tshisekedi est parvenue à mettre autour d’une table le groupe de Déogratias Bizibu qui a été récemment reconnu comme Secrétaire général ad intérim de l’UDPS par la convention démocratique du parti (CDP), lors d’une session extraordinaire organisée dimanche 11 août dernier à Sainte-Anne, et celui conduit par Augustin Kabuya. En présence de Jean-Claude Tshilumbayi, 1er vice-président de l’Assemblée nationale et plusieurs cadres du parti.
Histoire de mettre fin à la guerre de leadership déclenchée juste après la formation du gouvernement de Judith Suminwa Tuluka.
Alors que le chef de l’État est actuellement en déplacement à l’étranger, ces membres de l’UDPS ont décidé, sous la médiation de Mme Kasalu, de suspendre toutes les manifestations et contre-manifestations prévues pour ce samedi 7 septembre au siège du parti à Limete.
Cette décision vise à éviter les affrontements entre les partisans d’Augustin Kabuya, secrétaire général contesté, et ceux de Déogratias Bizibu, qui cherchait à prendre le contrôle du siège.
À l’issue de cette rencontre, les deux camps ont exprimé leur volonté d’apaisement.
« Me référant au conseil qui nous est prodigué par maman et au regard de ce que veut le chef de l’État, ce qui était prévu ce samedi n’aura plus lieu », a déclaré Déogratias Bizibu.
De son côté, Augustin Kabuya a appelé les militants à rester chez eux et de s’abstenir de toute provocation, notamment sur les réseaux sociaux.
«Ce samedi, qu’aucun combattant ne vienne à la permanence sous prétexte de riposter contre les gens qui avaient promis l’envahir. Dans toute famille il y a toujours des problèmes, mais heureusement nous avons notre autorité de référence qui est le président de la République, à qui nous présentons nos excuses pour tout ce qui venait de se passer», a ajouté Augustin Kabuya.
Cette crise, qui couvait depuis juillet, avait pris de l’ampleur avec la contestation croissante de la gestion d’Augustin Kabuya. Des accusations de népotisme, de clientélisme et de gestion autoritaire avaient été portées contre lui, conduisant à son désaveu par plusieurs fédérations du parti à travers le pays.
L’intervention de Marthe Kasalu semble avoir temporairement apaisé les tensions, rappelant l’importance de l’unité familiale au sein du parti. Les deux camps ont convenu d’attendre le retour du Président Tshisekedi pour recevoir de nouvelles orientations.
L’avenir du parti dépendrait largement des décisions que prendra Félix Tshisekedi, lui, qui avait précédemment qualifié ces tensions de «vitalité démocratique».
Entre-temps, ce répit offre à l’UDPS l’opportunité de se recentrer sur son rôle de soutien au président de la République et de «force de proposition pour la paix et le développement de la RDC », comme l’a souligné Augustin Kabuya lors de la réunion de médiation.
Ézéchiel TM