La route nationale nº4 (RN4), axe Kisangani – Bafwasende (Tshopo), menant vers la ville de Bunia, dans la province de l’Ituri, traine encore et toujours dans un délabrement très avancé, malgré le début lent des travaux de sa rénovation par le gouvernement central. Des gros bourbiers jonchent cet axe notamment au PK170, 205 et à la porte de la cité de Bafwasende.
« C’est le calvaire »
Samedi 21 septembre, le constat a été très amer. Plus de 500 camions citernes et d’autres gros véhicules de fortune transportant des marchandises ont été bloqués dans un bourbier au Pk205, dans la localité de Bafwazana. Ici, le calvaire est indescriptible. Un camion remorque s’est renversé sur place. Interrogé par POLITICO.CD, un chauffeur kényan a affirmé avoir passé plus d’une semaine au même endroit. Il a ainsi lancé un cri d’alarme aux autorités.
« C’est le calvaire ici. Nous payons les barrières et toutes les pièces possibles, mais les autorités ne font rien pour reconstruire cette route. Je suis arrivé ici le 15 septembre, et je vis sans eau ni nourriture. Je ne sais pas si je passerai quand. Il y a plus de 600 véhicules bloqués », a-t-il raconté.
Les conséquences sont fâcheuses. Sur place, des femmes et des petits enfants peinent à survivre. Malade de son état, un enfant de moins de 5 ans est mort, selon les mêmes témoignages. Du côté des marchandises, c’est la catastrophe. Des oignons et des pommes de terre à destination de Kisangani sont pourries et polluent la nature.
« Nos oignons ne sont plus récupérables. Maintenant, je ne saurais quoi dire au patron », s’est lamenté un autre chauffeur. « Nous ne mangeons pas, nous ne buvons pas aussi. C’est triste ici », a ajouté une passagère à provenance de Beni.
Il y a près de six mois, le gouvernement congolais a lancé les travaux de réhabilitation de la route nationale nº4, dans son tronçon Kisangani – Bunia. Un projet qui s’étendra sur d’autres axes notamment vers Beni. Le gouvernement a promis d’asphalter cette route notamment selon les clauses avec l’entreprise chinoise CCCC. Actuellement, les travaux peinent à évoluer sur terrain.
Serge SINDANI, de retour de Bafwasende