Une première en Angola et en Afrique centrale, bastion de la dictature dans le continent noir. Luanda entame la marche vers la démocratisation. Ou plutôt la concrétise. Ce mercredi 23 août, des élections générales (législatives et présidentielle) font appelle à plus de 9,5 millions d’électeurs des 18 circonscriptions pour élire les 223 députés qui composent l’Assemblée nationale. Selon les règles en vigueur, le parti vainqueur nommera ensuite le chef de l’État.
Pour une fois, le parti au pouvoir, le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), ne présente pas Eduardo Dos Santos comme candidat à la présidence. C’est le ministre de la Défense, João Lourenço qui est chargé de succéder au président sortant, qui aurait certes pu légalement se présenter.
L’Angola marque ainsi un nouveau virage vers la démocratisation. Néanmoins, à regarder de plus près, nous n’y sommes pas encore, d’autant plus qu’en acceptant de se retirer, Eduardo Dos Santos n’est pour autant pas loin du pouvoir.
A la Poutine et Medvedev
En effet, le président angolais a soigneusement préparé sa sortie, comme le signale la RFI ce matin. Dos Santos sera président du MPLA jusqu’en 2018 et le président sortant a pris largement le soin d’affaiblir considérablement les pouvoirs de son successeur, en verrouillant, grâce à une loi votée bien avant, les nouvelles nominations au sein de l’armée, la Police et même au sein des services de renseignements, pour les huit ans à venir.
De plus, le président angolais et ses proches gardent la main mise dans le secteur privé très lucratif. Ses enfants, dont Isabelle Dos Santos, mariée au Congolais Sindika Dokolo, trônent sur plusieurs sociétés privées et même le fond souverain du pays.
Par ailleurs, le scrutin qui se tient aujourd’hui est loin d’être démocratique. L’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), parti issu de l’histoire guérilla de Jonas Malheiro Savimbi, s’est déjà plainte des irrégularités durant la campagne électorale.
L’opposition intimidée
Isaias Samakuva, président de l’Unita, qui se présente pour la troisième et dernière fois, n’avait recueilli qu’un peu plus de 18% des voix en 2012. La semaine dernière, Samakuva a insisté sur le secret du vote, l’anonymat que confère l’isoloir, et a appelé les électeurs à ne pas se laisser intimider par le MPLA et ses discours.
Samakuva a également dénoncé la tenue d’un meeting en parallèle du parti au pouvoir pour créer des troubles, et le fait que la TPA, la chaîne nationale, montre toujours des images biaisées de leur meeting. Malgré cela, dit-il à la RFI, ils restent persuadés de pouvoir battre le MLPA, le rival historique, malgré surtout l’inévitable fraude.
Autant dire que ces troisièmes élections depuis la fin de la guerre civile (1975-2002), certes historiques, ne marquent pourtant pas l’arrivée d’un nouveau régime.
Un commentaire
Ainsi va la « demon » crachat (Democratie) a l’Africaine! Le demon continue a cracher sur l’Afrique.
Pourquoi ne pas puiser dans le passe; sous le manguier?