L’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) demande au Gouvernement de faire respecter les droits fondamentaux des personnes arrêtées par l’Agence Nationale de Renseignements (ANR).
Par sa lettre no 007/ACAJ/CP/DK/2016 du 27 avril 2016 adressée au Ministre de l’Intérieur et sécurité, l’ACAJ a demandé vivement à ce que le Gouvernement mette fin à l’impunité que jouissent les responsables de l’ANR, auteurs des arrestations et détentions arbitraires et mauvais traitements des citoyens soupçonnés d’avoir commis des infractions.
L’ONG cite à titre d’exemple plusieurs cas dont celui de Dido Zamwangana, distributeur du journal C-News, arrêté le 13 juillet 2015 à Kinshasa et détenu par l’ANR jusqu’à ce jour au secret, soit dix mois depuis le 13 avril 2016 sans droit de visite, d’assistance de son Avocat, ni d’être présenté devant une autorité judiciaire compétente.
ACAJ rappelle également les cas de Kabulo Simbi Zazou et celui de Kalenga Kinyano Kakoko, membres du parti politique de l’opposition UNAFEC de Gabriel Kyungu wa Kumwanza, arrêtés le 10 novembre 2015 à Lubumbashi, transférés à Kinshasa. Selon l’ONG,
« Ils sont détenus au secret par l’ANR jusqu’à ce jour en violation des lois de la RDC, soit 5 mois depuis le 10 avril 2015 sans droit de visite, ni d’être présentés devant une autorité judiciaire compétente », dénonce ACAJ.
Pour terminer ACAJ souligne également que Yannick Kibinda Mukeba, Franck Mwashala, Sefu Idi et Daryl Lewis (un américain), tous proches de l’ancien Gouverneur du Katanga Moïse KATUMBI, arrêtés en marge du meeting raté du 24 avril 2016 à Lubumbashi. Ils sont transférés à Kinshasa depuis le 25 avril 2016 et sont détenus au secret à ce jour, dit l’ONG.
« Toutes les démarches que leurs avocats ont effectuées auprès de l’ANR pour entrer en contact avec eux se sont avérées infructueuses. L’ACAJ est profondément préoccupée par des informations reçues de membres de leurs familles faisant état de torture et mauvais traitements qui leur auraient été administrés. L’ACAJ demande au Gouvernement de faire libérer les personnes détenues actuellement par l’ANR ou ordonner leur transfert au Parquet afin de leur permettre de se défendre valablement par rapport aux faits leur imputés. »