La Ligue des Jeunes du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie multiplie des signaux d’une radicalisation qui inquiète en République démocratique du Congo.
Juriste de formation, le président national de cette ligue des jeunes du PPRD, également Conseiller au Collège Politique au sein du Cabinet du Chef de l’Etat, Patrick Nkanga répond aux questions de POLITICO.CD. à ce sujet.
POLITICO.CD/ Est-ce que la jeunesse du PPRD se prépare-t-elle à des actions radicales?
Patrick Nkanga/ Ce n’est ni dans notre culture ni dans nos objectifs. Ce à quoi nous nous préparons, ce sont les élections, au regard du calendrier électoral qui a été publié par la CENI. L’ambition de la Ligue des Jeunes, conformément au souhait de l’Initiateur de notre Parti, relatif au renouvellement de la Classe politique, est d’obtenir l’alignement de plusieurs jeunes comme candidats lors des élections locales, urbaines, provinciales et nationales, afin que les jeunes prennent part activement à la gestion de notre pays.
Que dire des allusions que vous faites sur la protection des Institutions, certains citent notamment l’article 64 de la Constitution, dans son alinéa 2?
Le radicalisme, la haine, l’extrémisme ne sont pas des valeurs prônées au sein de notre Parti, encore moins au sein de la Ligue des Jeunes, nous sommes dans une démarche républicaine et cette dernière, c’est aussi de barrer la route à toute forme d’instauration d’anarchie, il incombe à tout citoyen de préserver les valeurs républicaines au sein d’un Etat et la tentative du renversement du régime constitutionnel n’en est pas une.
Des signaux visibles de radicalisation sont vus, notamment des jeunes en bérets et jurant défendre le président. Doit-on craindre une escalade?
Ceux qui s’adressent au Président de la République avec haine et irrespect, vous les connaissez. Ce sont eux qui attisent les tensions, ce sont eux qui veulent susciter la radicalisation au sein de la jeunesse, dont ils n’ont le monopole.
Mais malheureusement pour eux, le peuple n’est plus avec eux, le peuple a compris qu’ils n ont aucune vision pour ce pays si ce n’est d’attiser les crises et les violences, pour qu’en fin de compte, ils obtiennent des postes par des voies autres que les élections. L’échec le plus récent et illustratif date du 15 Novembre 2017, le peuple a réservé une cinglante fin de non recevoir aux Opposants qui en ont appelé et à une ville morte et à une marche, même là on sent le manque de vision et de cohérence dans leurs actions, qu’en serait-il de la gestion de l’Etat?
Les bérets rouges que portent certains jeunes du Parti ne doit pas vous effrayer, nous sommes un Parti de Gauche, plusieurs mouvements de Gauche s’habillent de la sorte, il symbolise notamment la discipline et l’esprit militant et aucunement un attachement à des valeurs autres que celles républicaines et de préciser qu’il n y a pas qu’au sein de notre Parti où il y a des jeunes qui mettent de bérets, c’est le cas chez nos amis de l UDPS et du Parti Orange…, nul besoin de faire une fixation là-dessus.
Que dire de ceux qui vous accusent de copier la jeunesse au pouvoir au Burundi qui mène des actions contre des opposants…
R/ Nous ne copions personne, nous sommes le Parti du Peuple, avec Notre leader qui s’appelle Joseph KABILA KABANGE, nous avons plus de 450 ethnies dans un pays-continent de plus de 2.345.000 km2, tout ça pour dire que nous faisons la politique en fonction de nos réalités endogènes, nous ne pouvons de ce fait copier quiconque…, nous échangeons cependant avec plusieurs structures politiques et apolitiques des jeunes à travers l’Afrique et le monde, car en sus de la politique politicienne, l’essentiel c’est de réfléchir suffisamment pour apporter des solutions fondamentales aux problèmes qui gangrènent la jeunesse de manière globale…
Les élections. Le président Jospeh Kabila a rassemblé des cadres du PPRD pour parler Stratégie, qu’en est-il?
L’essentiel pour les structures politiques, c’est de se consacrer à la préparation aux élections. Le PPRD s’y atèle minutieusement sur l’étendue nationale, bientôt nous allons nous déployer dans les profondeurs de notre « pays-continent ». Une élection se prépare par les politiques comme les jeux olympiques par les athlètes, il n y a ni chance ni hasard, le seul secret c’est la préparation.