Depuis la marche du 31 décembre 2017 réprimée dans le sang, une large partie de l’opinion publique congolaise fustige la France, qui soutiendrait le président Joseph Kabila. Sur les réseaux sociaux, des appels à boycotter les entreprises et les intérêts français en RDC ont même été lancés.
Cependant, l’opposant congolais Moïse Katumbi prend tout le monde à contre-pied dans son intervention au magazine Jeune Afrique, consultée par POLITICO.CD. « Cela vient de la majorité, qui veut discréditer l’opposition », affirme-t-il, cité par nos confrères. « Mais la France est engagée auprès des Congolais. C’est elle qui porte les résolutions de l’ONU. Elle veut l’avènement de la démo- cratie dans le plus grand pays francophone du continent », ajoute-t-il.
Pour autant, Paris s’est illustrée en bloquant une résolution de l’Union Européenne condamnant la répression des manifestations des catholiques à Kinshasa. Par ailleurs, depuis son éleciton 7 mai 2017, Emmanuel Macron a surpris tout le monde en entamant des « contacts » avec le régime de Kinshasa.
En effet, dès le 28 du même mois, un coup de fil est annoncé même entre les deux présidents français et congolais. Le 20 juin, à Lubumbashi, Kabila a reçu une délégation française, composée de Franck Paris, le conseiller Afrique de l’Élysée, et de Rémi Maréchaux, le directeur Afrique du Quai d’Orsay. Toujours selon Jeune Afrique, qui livre alors l’information, accompagnés d’Alain Rémy, l’ambassadeur de France en RD Congo, de Néhémie Mwilanya Wilondja, directeur de cabinet du président congolais, et de Léonard She Okitundu, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, ils ont fait l’aller-retour dans la journée depuis la capitale, à bord d’un avion spécialement affrété par le gouvernement. Selon une source diplomatique congolaise, l’entretien, « très cordial », a duré près de deux heures.
Finalement, les appels à boycotter les produits français sont soutenus par des mouvements comme la LUCHA, très connue pour son activisme déterminé contre le président Joseph Kabila.