Le nouveau leader de l’UDPS lève un voile sur des rumeurs de ses contacts avec la majorité au pouvoir. Dans une intervention à Jeune Afrique, Félix Tshisekedi admet les faits, tout en expliquant qu’il a posé une condition à ces discussions. « Des émissaires ont voulu m’approcher. Mais j’ai refusé de les recevoir et je continuerai à le faire tant que ce gouvernement bloquera le rapatriement de la dépouille de mon père. » explique-t-il.
Cependant, les discussions autour des funérailles de son père, le leader historique de l’opposition Étienne Tshisekedi décédé depuis février 2017 à Bruxelles, ont tout à coup repris. Selon les informations de POLITICO.CD, un communiqué mixte devrait être signé pour bientôt.
Funérailles et départ de Tshibala
Les autorités et des émissaires de la famille de Tshisekedi se sont vus plusieurs fois depuis février 2018, arrêtant même un communiqué qui va bientôt être signé. Selon ce document, rapportent plusieurs sources à POLITICO.CD, une commission mixte devrait être mise sur pied pour travailler autour de l’organisation de ces funérailles. Par ailleurs, la famille de Tshisekedi a reçu des assurances du gouvernement, notamment des frais pour payer la morgue à Bruxelles et des documents pour une inhumation à la N’selé, dans l’Est de Kinshasa.
A Kinshasa, alors que l’actuel Premier ministre est donné sur le départ, l’enterrement visiblement prochain d’Étienne Tshisekedi semble dessiner un cadre pour amorcer l’arrivée de Félix Tshisekedi à la Primature. Les jours du Premier ministre congolais Bruno Tshibala à la tête du gouvernement seraient comptés. A en croire une source haut placée à l’Assemblée nationale, une motion de censure va bientôt intervenir, demandant la destitution de l’ancien Secrétaire général adjoint d’Étienne Tshisekedi.
« Il est certain que la motion intervient bientôt« , affirme la source sous le sceau de l’anonymat à POLITICO.CD. « Il est également sûr qu’elle lui sera fatale. C’est une ultime motion qui va dans le sens de le faire partir. D’ailleurs en ce moment, il se passe beaucoup de choses à ce sujet au sein de la majorité« , explique ce député à POLITICO.CD.
Piques à Katumbi et Kamerhe
Nommé par le président Kabila en avril 2017 dans le cadre de l’accord de la Saint-Sylvestre, le Premier ministre Bruno Tshibala est depuis plusieurs semaines sur la sellette. Dans son propre camp, celui de la dissidence du Rassemblement formée avec Joseph Olenghankoy, on réclame ouvertement sa démission.
Etrangement, Félix Tshisekedi, qui a longtemps défendu l’idée d’une candidature commune de l’opposition à la prochaine présidentielle a semblé changer son fusil d’épaule. En effet, dans une interview à Jeune Afrique, il affirme qu’il n’y a pas nécessité d’une telle coalition.
« Quel que soit le candidat du pouvoir, il n’aura aucune chance« , insiste-t-il. Plus loin, il en profite pour lancer un pique à Moïse Katumbi et Vital Kamerhe, deux autres challengers au sein de l’opposition, mais qui ont tour à tour été aux côtés du président Joseph Kabila jadis. « (…) sans faire injure aux autres candidats de l’opposition, nous [l’UDPS] sommes les mieux placés, car nous sommes les seuls à ne pouvoir être associés, de quelque manière que ce soit, à ce pouvoir« , lance-t-il dans cette interview.