Au total 3,03 millions de personnes ont besoin d’une assistance humanitaire d’urgence dans les trois zones en L3, dont 1,5 millions de déplacés, 1,6 million de retournés et 60,5 pour cent d’enfants.
« Trois plans opérationnels L3 ont été élaborés par la communauté humanitaire en décembre 2017, afin de définir la stratégie de réponse collective sur six mois » écrit OCHA dans un rapport envoyé à Politico.cd. Le document poursuit qu’au total, 418 millions de dollars américains sont requis pour venir en aide à 2,5 millions de bénéficiaires dans les trois zones L3.
L’assistance en cours a déjà bénéficié à au moins 800 000 personnes depuis la déclaration de crise L3 (le 20 octobre 2017), jusqu’au 31 décembre 2017. « Seulement 24% des personnes ciblées dans la région des Kasaï ont reçu une assistance, contre plus de 57% dans la zone Sud-Kivu – Kabambare, et 84% dans la zone Tanganyika – Pweto-Malemba-Nkulu » éclaire la note d’OCHA.
Dans une alerte publiée mardi dernier, l’ONG Catholique Caritas relaie la sonnette d’alarme des évêques de la région sur le danger de malnutrition auquel sont exposés les enfants dans le Kasaï. « L’archidiocèse de Kananga, ainsi que les diocèses de Luiza, Luebo et une partie de Mweka dans le Kasaï vivent un autre cauchemar depuis la fin des hostilités provoquées par le phénomène Kamuina Nsapu. Il s’agit de la malnutrition sévère qui frappe plusieurs centaines de milliers d’enfants et de femmes allaitantes » lit-on dans la note d’alerte de Caritas Développement.
Plus de 770.000 enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë. Face à cette crise, les évêques lancent ainsi un SOS pour une réponse humanitaire adéquate face à cette malnutrition sévère.
Le plaidoyer de ces membres du clergé de la province ecclésiastique de Kananga vient en écho au cri de l’Unicef. Dans un rapport publié le 09 mai 2018, l’Unicef a indiqué que « au moins 770.000 enfants dans la région du Kasaï en République Démocratique du Congo souffrent de malnutrition aiguë, dont 400.000 sont gravement dénutris et menacés de mort ». L’Unicef a prévenu que si des mesures urgentes ne sont pas prises pour renforcer la réponse humanitaire, le nombre de décès d’enfants pourrait hausser.
Fiston Mahamba