Les violons ne s’accordent pas entre le Comité national de suivi de l’accord de la Saint-Silvestre (CNSA), la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et le Gouvernement congolais. La Tripartite peine à trouver un consensus au tour de certaines questions sensibles susceptibles de garantir un processus électoral apaisé, crédible et inclusif.
La Céni et le gouvernement congolais ont séché la rencontre de ce mardi 10 juillet 2018. Le CNSA s’est retrouvé seul sans interlocuteur à l’immeuble de la territoriale, situé au cœur de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC).
Un document présenté ce mardi, relève la non mise en œuvre de certains engagements contenus dans l’Accord dit de la « Saint Silvestre », signé le 31 décembre 2016, à l’issue d’un Dialogue conduit par les évêques catholiques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). L’accord pour lequel le CNSA a été créé pour veiller à sa mise en œuvre intégrale. Mais, le tableau sombre présenté dans le document précité, n’a pas donné lieu à un dialogue franc entre les trois parties. Alors que la clôture des travaux de la Tripartite est prévue pour ce mercredi 11 juillet.
De son côté, le CNSA qui veut jouer le Ponce Pilate dénonce, entre autres, « l’invocation d’un possible troisième mandat du président Joseph Kabila ; l’instabilité des institutions provinciales ; l’opacité d’un fichier électoral avec 16% d’enrôlés sans empreinte digitale ; l’usage de la machine à voter sans l’unanimité de la classe politique ; la tendance à imposer des considérations politiques au sein de l’administration publique ; la persistance des poches d’insécurité ; de la criminalité et la méfiance intercommunautaire… »
Pomme de discorde
Il y a lieu de rappeler les deux problématiques majeures invoquées pendant les travaux de la Tripartite. Il s’agit notamment, des mesures de décrispation politique et le financement du processus électoral. A vrai dire, c’est cela même la pomme de discorde. Il est difficile d’harmoniser les vues entre le CNSA et le gouvernement représenté par le Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité, Henry Mova Sakani.
Le CNSA se sentirait en train de patauger dans une pseudo application de l’Accord de la Saint Sylvestre. A en croire son évaluation du processus électoral, le doute plane encore sur la tenue des élections réellement apaisées et crédibles. Cette institution affirme ne pas disposer d’aucune information sur les moyens externes et internes ainsi que le respect du plan de décaissement. L’autre dilemme qui divise les trois parties prenantes au processus électoral, c’est l’option levée par la CENI pour l’usage de la machine à voter comme voies de rationalisation du système électoral. Les violons sont loin de s’accorder à ce sujet.
Par ailleurs, si les trois acteurs majeurs du processus électoral ne parviennet pas à s’accorder, l’on est déjà en droit de craindre le pire, c’est-à-dire des élections entachées de graves irrégularités et qui seront contestées à tout point de vue. Le Cnsa, qui dit défendre l’accord du 31 décembre d’où il tire son existence, promet de ne pas baisser les bras. Wait and see.
Stan