L’élection présidentielle de décembre en République démocratique du Congo devrait apporter de nouveaux espoirs, après que l’autocrate Joseph Kabila ait finalement accepté de se retirer en août. Mais avec les principaux candidats de l’opposition prescrits et un fidèle de Kabila sur la même ligne et destiné à lui succéder, l’histoire ne risque-t-elle pas de se répéter s’interroge un nouveau rapport du cabinet consultant A2 Global Risk en matière de risques politiques et de sécurité, qui donne des conseils aux entreprises sur les risques auxquels elles sont susceptibles d’être confrontées après le retrait de Kabila à la présidence de la RDC consulté par POLITICO.CD.
« Bien que la République démocratique du Congo (RDC) soit riche en ressources naturelles, notamment en or, en cuivre et en cobalt, une faible partie de cette richesse revient à ses citoyens ordinaires dont 63 % de la population survit avec moins de 1,9 dollar par jour » note le document.
« De récentes enquêtes ont plutôt laissé entendre que d’énormes sommes d’argent auraient pu finir dans les coffres du président Joseph Kabila, de sa famille et de ses amis. »
Selon ce rapport, l’analyse des dossiers publics laisse entendre que « des fonds publics se sont retrouvés dans un réseau d’entités complexe, contrôlé par Kabila, sa famille et ses alliés ».
Olivier Milland, analyste principal chez A2 Global Risk et analyste de l’Afrique subsaharienne, auteur du rapport « Risques commerciaux et République démocratique du Congo: que se passera-t-il lorsque Kabila se retirera ? » est moins optimiste: « Les signaux montrent qu’il n’y aura guère de changement réel. C’est l’homme de paille qui va changer, mais les affaires vont probablement continuer comme avant ».
Les indicateurs laissent à penser que le risque d’investissement restera élevé au lendemain des élections, estime A2 Global, qui cite par exemple la probabilité que les élections de décembre soient libres et équitables, ce qui accroît le potentiel de troubles civils et de violence.
Pour A2 Global Risk, Kabila a tout fait en sorte pour qu’un fidèle partisan lui succède, réduisant ainsi le risque de poursuites éventuelles après son retrait. En attendant, c’est le cercle immédiat de parents et d’amis de Kabila domine une communauté d’affaires opaque, susceptible de garder la main mise sur une grande partie des richesses de la RDC à moyen terme après le départ de Joseph Kabila du palais présidentiel congolais.
Compte tenu des intérêts particuliers de tous ceux qui ont l’intention de maintenir le statu quo, cela place les entreprises étrangères dans une position difficile pour pouvoir pénétrer sur le marché congolais prévient le rapport.
« D’une part, elles pourraient faire face à une concurrence déloyale venant des sociétés ayant des liens avec Kabila et, d’autre part, elles doivent veiller à ce que les transactions ne violent pas la multitude des réglementations nationales et extraterritoriales en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux » conclut le document que POLITICO.CD vous propose de lire en integralité en cliquant ici.
Fiston Mahamba (@FMLarousse)