C’est le leader de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) qui le relève dans une interview publiée le 16 décembre sur Jeune Afrique. Revenant sur les coulisses des négociations à Genève, Félix Tshisekedi estime avoir été floué avec Vital Kamerhe. « Martin Fayulu, Freddy Matungulu et Adolphe Muzito, qui se présentaient comme le groupe du Bandundu [l’ex-province congolaise dont ils sont originaires], m’ont fait croire qu’ils étaient avec moi, affirme-t-il. Mais ils le faisaient croire aussi à Vital Kamerhe ! » a-t-il relevé.
« Le matin du vote, je suis allé le voir dans sa chambre, voisine de la mienne. Il était encore en peignoir. Sur le pas de la porte, je lui ai dit : +J’ai l’impression qu’on nous mène en bateau, je vais partir+« , dit-t-il.
Mais Félix Tshisekedi ne s’arrête pas là. Il affirme que Martin Fayulu lui avait garantie de son soutien, en lui demandant en retour un poste de Premier ministre. « Sur ce je suis allé voir Muzito au cinquième étage. Il m’a donné sa parole que le groupe Bandundu me soutenait. Je suis redescendu au rez-de-chaussée, et là Martin Fayulu m’a approché pour me dire la même chose, en me demandant de lui garantir le poste de Premier ministre« , affirme l’actuel candidat de la coalition CACH.
« Nous partageons la même foi chrétienne [ils fréquentent la même église évangélique], et je lui ai fait confiance. C’est comme ça que je me suis fait avoir« , ajoute-t-il.
Martin Fayulu a été désigné, à la surprise générale, candidat commun de l’opposition durant ces négociations où il ne votera jamais pour Félix Tshisekedi. Par la suite, le président de l’UDPS et l’opposant Vital Kamerhe ont retiré leurs signatures de l’accord pour former une coalition.