La lutte politique est trop dure au Congo et beaucoup ne supportent pas les efforts. La transhumance devient alors la seule issue de survie. Cette situation est clairement observée du côté de l’opposant Moïse Katumbi où ses proches font de plus en plus de yeux doux à Félix Tshisekedi, nouveau président congolais qu’ils contestaient Jadis.
Une conférence de presse a lieu la semaine dernière à Kinshasa. Devant des micros, principalement deux homme déclarent officiellement « prendre acte » de l’élection de Félix Tshisekedi à la tête du pays. Jean-Bertrand Ewanga et Delly Sesanga font cette sortie pour le compte de l’Alternance pour la République (AR), une coalition de Moïse Katumbi.
L’AR fait donc partie de la coalition LAMUKA, la coalition de Moïse Katumbi. Quelques jours avant, son vice-président Pierre Lumbi avait déclaré que la prestation de serment de Félix Tshisekedi était « une honte pour le pays ». Et donc, la sortie de ces deux cadres n’a finalement pas obtenu le quitus de leur leader en exil, même si, officiellement, Moïse Katumbi ne démentira pas.
Ewanga et Sesanga sont en fait en plein calculs politiques. Ancien de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) de Vital Kamerhe, qu’il a quitté pour rejoindre Katumbi, Ewanga n’a pas pu se faire élire aux législatives du 30 décembre dernier. Et donc se trouver une position est une question de vie ou de mort pour lui. Quant à Sesanga, c’est depuis la campagne électorale qu’il est amoureux de Félix Tshisekedi. Sauf que ce dernier était candidat dans la région du Kasaï, où nul ne peut gagner une élection en affrontant les Tshisekedi.
Comme eux, Jean-Claude Vuemba annonce qu’il ne prendra pas part au meeting du 2 février organisée par la coalition LAMUKA autour de Fayulu. L’un des fondateurs de la Dynamique de l’Opposition, coalition dirigée par Fayulu, Vuemba a subitement déclaré sa candidature pour le poste du gouverneur de la province du Kongo Centrale. Mais il ne pourra pas s’imposer sans l’appui de Félix Tshisekedi et celui de l’ancien pouvoir de Joseph Kabila.
A Kinshasa, le nouveau président attire des nouveaux courtisans. Et Moïse Katumbi qui reste toujours en exil, n’est pas épargné de ce phénomène qui touche même la coalition au pouvoir. Mais cette transhumance risque de faire beaucoup de victimes. Déjà au sein de la coalition de Kabila, le gâteau parait bien petit. Des querelles éclatent chaque jour. Pareil du côté de Félix Tshisekedi.