Suite aux commentaires de Robert Redfield, directeur du CDC (vendredi 15 mars), selon lesquels la mise en place d’un contrôle sur l’épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo (RDC) pourrait prendre jusqu’à un an ou plus, Christopher J. Pace, directeur des maladies infectieuses à GlobalData, une entreprise de données et d’analyses de premier plan, donne son point de vue sur les défis associés à la maîtrise des épidémies de maladies infectieuses dans un publication envoyée à POLITICO.CD par cette organisation.
»Les perspectives sombres du directeur du CDC sur le contrôle de l’épidémie d’Ebola en RDC, qui contraste avec l’attitude plus optimiste de l’OMS, ne sont pas une mise en accusation de la performance du virus V920 de Merck (rVSV-ZEBOV), hautement immunogène, après avoir été administré à plus de 63 000 personnes » écrit la note reçue par POLITICO.CD.
« Au contraire, il reconnaît des défis considérables indépendamment d’un vaccin sûr et efficace, tels que l’identification des contacts étroits des cas connus et l’obtention de la confiance de la communauté locale ».
Selon le rapport de GlobalData intitulé « Vaccins contre les maladies infectieuses émergentes: stratégies de financement et de partenariat mondial», l’efficacité du vaccin est fortement influencée par les circonstances uniques entourant chaque épidémie de maladie infectieuse, notamment les obstacles culturels et sociaux à la gestion de crise.
Pour le cas de l’épidémie d’Ebola survenue dans une zone de combat actif en RDC, il faut noter que recemment, des centres de traitement d’Ebola à Butembo et à Katwa ont été attaqués et partiellement détruits par des incendies, entravant gravement les efforts des agents d’intervention dans la région.
« Les vaccins ne sont pas une solution miracle pour prévenir et contrôler les épidémies de maladies infectieuses. Une approche intégrée gérée par un organe décisionnel centralisé, qui combine une campagne de vaccination ciblée, des efforts de collecte de fonds et des négociations minutieuses avec les gardiens de la communauté pour empêcher la désinformation et la peur, représente le seul moyen d’éradiquer la maladie » écrit Christopher J. Pace.
« Cette stratégie nécessite une perspective à long terme et reconnaît que les défis en matière de contrôle des épidémies vont au-delà du simple fait de disposer d’outils cliniques à votre disposition » conclut la publication.