L’État islamique, chassé de ses forts bastions en Syrie et en Irak, pourrait chercher à établir un califat au cœur de l’Afrique, a averti le président congolais Félix Tshisekedi lors d’une réunion au Atlantic Council à Washington le 4 avril. Il a souhaité un « partenariat stratégique avec les États-Unis », dont l’un des piliers serait l’assistance militaire pour faire face au défi du terrorisme rapporte cette Think-tank.
« Il est facile de voir comment la défaite de Daesh, l’État islamique, en Syrie et en Irak pourrait conduire à une situation où ces groupes vont maintenant venir en Afrique et tirer partie de la pauvreté généralisée et de la situation de chaos. Par exemple, à Beni et à Butembo, ils doivent installer leur califat », a déclaré Félix Tshisekedi, se référant aux villes du nord-est de la RDC frappées par une violence meurtrière.
Félix Tshisekedi a imputé la violence dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) aux groupes armés locaux et étrangers. Le président congolais a cité des informations militaires récentes qui, selon lui, font état d’une « menace islamique » émanant des ADF, un groupe militant dirigé par les Ougandais et basé en RDC rapporte la même source.
En novembre 2018, l’ambassade américaine à Kinshasa a fermé ses portes après avoir reçu des informations selon lesquelles un groupe lié à l’Etat islamique pourrait lancer des attaques contre les intérêts américains en RDC. L’ambassade a rouvert ses portes en décembre.
En mars, les forces soutenues par les États-Unis en Syrie ont déclaré la victoire sur l’Etat islamique. « Quelques jours auparavant, le président des États-Unis, Donald J. Trump, avait déclaré que l’Etat islamique serait parti ce soir ».
Félix Tshisekedi a engagé la RDC dans la guerre mondiale contre le terrorisme. Lors de ses entretiens à Washington, il a recherché la coopération militaire avec les États-Unis pour aider à équiper l’armée congolaise et à améliorer ses capacités de renseignement.
« Ce soutien, a-t-il ajouté, est également essentiel pour faciliter la coopération régionale face à la menace posée par le terrorisme » indique Atlantic Council dans un article publié sur son site internet.
Dans l’est de la RDC, la violence meurtrière exercée par les milices et les forces de sécurité congolaises empêche les agents de santé de traiter la pire épidémie d’Ebola de l’histoire du pays. Les attaques contre les centres de traitement ont contraint certains groupes internationaux à suspendre leurs activités.