Jules Caron et Alice Harrison, deux chercheurs (de nationalité canadienne et allemande) de l’ONG britannique Global Witness, ont été sommés de quitter le territoire congolais dès ce jeudi 14 juillet 2016 au soir. Arrêtés mardi 12 juillet à Mbandaka, leurs passeports ont été confisqués avant qu’ils ne soient transférés à Kinshasa. Ils sont accusés d’intoxiquer la population contre le pouvoir en place. C’est le ministre de l’Environnement Robert Bopolo qui l’a dit au cours d’une conférence de presse. Il leur est reproché également de posséder des visas « non requis, » eux qui sont établis en RDC depuis le 22 juin.
Ils se sont permis d’intoxiquer des populations pour les pousser à se soulever contre les concessionnaires forestiers avec toutes les conséquences néfastes sur la paix en RDC, a dit M. Bopolo.« Les accusations portées contre nous sont complètement fausses», a déclaré Alexandra Pardal de Global Witness.
« Global Witness travaille en République démocratique du Congo depuis 2007, en collaboration avec le gouvernement et les bailleurs de fonds internationaux sur l’amélioration de la transparence et la gouvernance du secteur forestier (…) C’était une mission de routine. Global Witness est en RDC pour rencontrer les communautés vivant dans les zones d’exploitation forestière pour savoir si les avantages promis par les compagnies forestières sont matérialisés. Les sociétés forestières sont tenues par la loi en RDC à négocier avec les communautés locales les avantages sociaux et économiques comme la construction de routes, des écoles ou des hôpitaux », dit le communiqué de l’ONG.
Cette affaire intervient deux jours après la publication par Greenpeace Afrique d’une enquête qui accuse le Gouvernement congolais d’avoir violé le moratoire qu’il a lui-même mis en place en 2002 sur l’attribution de nouveaux titres d’exploitation forestière. L’ONG illustrait ses accusations par trois cas :
« Une enquête de Greenpeace Afrique révèle que le gouvernement congolais a accordé en 2015 trois concessions d’une surface totale de 650.000 ha à la Société la Millénaire Forestière SARL (SOMIFOR) dans les provinces de l’Equateur et de la Tshuapa, ainsi qu’à la société la Forestière pour le Développement du Congo SARL (FODECO) dans la province de la Tshopo, violant ainsi le moratoire qu’il a lui-même mis en place en 2002 sur l’attribution de nouveaux titres d’exploitation forestière », avait dit Greenpeace Afrique dans un communiqué.
Un commentaire
Qui ne sait pas que ces ONG occidentales sont des nids d’espions.