Dans un mémo dont copie est parvenue à POLITICO.CD, l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) a demandé à Zeid Ra’ad Al Hussein Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme en visite à Kinshasa d’insister auprès des autorités congolaises sur la libération des prisonniers politiques et d’opinion et les poursuites contre les agents des services de sécurité impliqués dans les violations des droits de l’homme.
« La RDC connait une augmentation des violations des droits de l’homme dans le cadre du processus électoral sur l’ensemble du territoire national. Les violations les plus constatées sont des atteintes à la liberté de réunion pacifique et au droit à la liberté et à la sécurité de la personne. Les auteurs présumés de ces atteintes sont principalement des agents de la police nationale (PNC), de l’Agence Nationale de Renseignement ‘ANR) et de la Direction de renseignement militaire ex DEMIAP. Les victimes sont principalement des membres de la société civile, de partis politiques de l’opposition et des journalistes», a dit ACAJ dans le document.
ACAJ dénonce également l’instrumentalisation de la justice.
« C’est dans ce contexte que nous comptons 49 détenus ou prisonniers politiques et d’opinion liés au processus électoral en cours en RDC dont 14 à la prison de Makala, 11 à la prison de la Kasapa à Lubumbashi, 7 à la prison de Matadi, 6 à la prison de Goma ; 6 dans les cachots de l’ANR dont 5 à Lubumbashi et un à Kinshasa, accusés des faits factices d’atteintes à la sureté de l’Etat, d’association des malfaiteurs et d’incitation de la population à la révolte contre l’autorité établie, de troubles à l’ordre public. Parmi ces prisonniers figurent 13 jeunes activistes pro-démocratie dont 9 de Lucha, 2 de Filimbi, un de la Vème voix », précise l’ONG qui souligne aussi des intimidations, menaces, filatures qui visent des avocats qui défendent soit des défenseurs des droits de l’homme, soit des opposants, soit des journalistes indépendants. A ce jour, nous avons enregistré 15 cas à Lubumbashi, 10 à Kinshasa, un à Matadi et 2 en Ituri.
Contexte de la visite Zeid Ra’ad
« Lors de cette visite, le Haut-Commissaire a demandé à rencontrer le Président Joseph Kabila et s’entretiendra avec des responsables de premier plan, parmi lesquels le Ministre des affaires étrangères, le Ministre de la Justice et des droits de l’homme, le Ministre de l’Intérieur, le Ministre de la Défense et la Représentante personnelle du Président en matière de lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants. Il rencontrera également le Président de l’Assemblée nationale, le Président du Sénat, le Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le Président de la Commission nationale des droits de l’homme ainsi que des membres de la société civile, de la communauté internationale et des agences de l’ONU. Au cours de sa mission, le Haut-Commissaire se rendra à Bukavu pour visiter l’hôpital de Panzi. Il aura aussi des entretiens à Goma avec des responsables provinciaux et avec des organisations de la société civile », avait indiqué un communiqué du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH).