Née dans la confusion, la coalition LAMUKA va-t-elle mourir ainsi? A Goma, capitale du Nord-Kivu, un enjeu majeur divise déjà le mouvement créé à Genève en 2017 pour soutenir une candidature commune de l’opposition congolaise à la Présidentielle. Disposant de la majorité des sièges à l’Assemblée provinciale, LAMUKA doit trouver un candidat commun pour l’élection du gouverneur de cette province riche et gangrenée par des conflits militaires et ethniques.
Mais le camp de Moïse Katumbi, ancien gouverneur du Katanga, qui dispose d’un majorité par rapport à ses alliés, veut imposer son candidat; ce qui ne plaît pas aux autres. La coalition étant composée de l’ancien Chef rebelle Antipas Mbusa, de l’ancien ministre Freddy Matungulu, de l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito, de l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba, et surtout du candidat malheureux de la dernière Présidentielle Martin Fayulu.
Fayulu vs Katumbi
Ce dernier justement, n’est pas sur la même longueur d’ondes avec Katumbi. L’ancien gouverneur, revenu triomphalement de son exil forcé de 3 ans, clame une opposition républicaine face à Félix Tshisekedi, alors que lui, Fayulu, continue de clamer être le « Président élu ». Mais le jusqu’auboutisme de Fayulu ne dérange pas seulement Katumbi. Ni Jean-Pierre Bemba, ni Antipas Mbusa ne soutiennent vraiment le combat de Fayulu pour la présidence. Cependant, Bemba et les autres s’opposent bien à l’opposition républicaine clamée par Katumbi de peur de se faire doubler.
Lors d’une interview à la Radio Okapi, Blanchard Mungomba, collaborateur d’Adolphe Muzito, communicateur au sein de Lamuka et coordonnateur de cette plateforme à l’Equateur, affirme de son côté « qu’accepter de faire de l’opposition républicaine, c’est reconnaître des résultats tels que publiés par Corneille Nangaa, le 30 décembre. » Selon ce cadre de Lamuka, faire de cette coalition une opposition républicaine violerait le 2ème paragraphe du préambule de la convention qui stipule : »Considérons la grave crise constitutionnelle née après les élections du 30 décembre 2018 qui a causé un chaos électoral« .
« Puisque les leaders constatent qu’il y a un chaos, nous ne pouvons pas accepter les résultats tels que publiés par Corneille Nangaa« , a t-il dit.
Katumbi veut le leadership
En ce qui concerne la nomination qu’a fait Moïse Katumbi, il a fait savoir que ce dernier a pris cette décision seul sans discuter au préalable avec ses pairs au niveau du présidium. Car la convention indique que le Présidium doit se concerter avant de prendre les options politiques devant conduire à la marche de cette plateforme. Blanchard Mungomba a par ailleurs souligné qu’avec la démarche des vérités des urnes, Lamuka va mobiliser le peuple pour amener à la réforme afin que les élections en Rdc soit organisées de manière claire sans anti-valeurs. Il invite les leaders de Lamuka à la cohésion et de revenir à l’esprit de la convention signée le 27 avril à Bruxelles pour essayer de redonner espoir au peuple congolais.
Par ailleurs, dans cette coalition qui a recueilli au moins 90 sièges aux dernières législatives, la formation de Moïse Katumbi représente pas moins de 60. A cet effet, l’ancien gouverneur du Katanga est en droit de réclamer le poste institutionnel du porte-parole de l’opposition.
Une position qui relègue ses alliés aux oubliettes. Evidemment, en revenant au pays, Katumbi adopte subtilement une position courtoise vis-à-vis de Félix Tshisekedi, sans doute en prévision de cette désignation à venir.
Un commentaire
katumbi a pris une bonne position,aulieu de chercher les problèmes dans le pays