Thémis, fille d’Ouranos et de Gaïa (le ciel et la terre), déesse grecque. Tel est le personnage choisi durant des millénaires d’histoire pour représenter la Justice. Première épouse de Zeus, elle représentait la justesse divine de la Loi. Allégorie de la Justice et du Droit, elle personnifie la permanence et l’impartialité, veillant au bon rapport des dieux entre eux. La déesse Thémis est fréquemment représentée avec la balance, le glaive et le bandeau, différents symboles de la Justice.
Elle est souvent représentée tenant dans la main gauche une balance dans laquelle elle soupèse les forces de soutien et d’opposition dans une affaire. Héritage de la religion, elle représente le jugement ultime, l’équilibre, l’harmonie, l’ordre et l’équité. Elle signifie que le pouvoir de juger consiste à examiner et à peser les arguments des différentes parties afin de parvenir à rendre justice. Ce symbole est accompagné du glaive de la Justice. Comme le bandeau, le fait qu’elle soit équilibrée rappelle la nécessaire impartialité de la justice : elle ne doit pencher en faveur d’aucune des parties. C’est un symbole non violent, prônant la paix sociale et essayant de concilier des intérêts divergents.
Thémis tient également un glaive. Il trouve son origine dans la mythologie grecque où il est un attribut de Némésis, déesse de la vengeance. Il représente l’aspect répressif de la Justice et l’application des peines. En effet, sans force pour appliquer ses décisions, la balance est inutile. Le glaive permet de trancher les litiges et de sanctionner. C’est ce symbole qui a donné l’expression du « bras armé de la Justice » désignant les moyens de faire appliquer les décisions de justice. Le glaive constitue un des attributs symboliques du monopole de la violence physique légitime caractérisant l’Etat souverain. Le jugement est avant tout une décision finale, exécutoire tranchant définitivement un conflit entre des intérêts divergents.
L’équité, la mère de la justice
La déesse Thémis ne peut voir. Elle a les yeux recouverts d’un bandeau, qui est une représentation claire de l’impartialité de la Justice : On doit rendre la justice objectivement, sans faveur, ni crainte et ni parti pris, indépendamment de l’identité des parties, de leur influence et de leur puissance. C’est cela qui a donné l’expression « la Justice est aveugle ». Ainsi, allégoriquement, elle ne peut savoir de quel côté la balance penche, ni savoir dans quelle direction tranche le glaive. Cette impartialité donne un coté mécanique et froid à la Justice.
Cependant, tout cela est néanmoins tempéré par la notion d’équité. En effet, le principe d’équité permet de retirer temporairement le bandeau des yeux de la Justice pour que celle-ci puisse regarder pleinement les personnes auxquelles s’adressent les règles de droit et ainsi rendre la Justice moins détachée des réalités de la société.
Nous y voilà. Nous y sommes. La toile congolaise s’est réveillée hébétée depuis le début de la semaine à la conclusion d’un procès haurissant du viol collectif d’une petite fille par ses « condisciples », tous mineurs. Nombreux sont ceux qui, comme moi-même, condamne le jugement rendu à l’encontre des coupables, qui n’auront finalement pas une punition sévère, évoquant la loi qui les protègent.
Evidemment, la justice élève une nation. Ceux qui s’accommodent avec ce verdict douloureux mettent en exergue le strict respect des lois comme argument unilatéral à la Justice. Toutefois, comme il est expliqué précédemment, même si dame Justice est aveugle, elle doit cependant faire preuve d’équité : du latin aequitas, désignant la forme la plus simple d’égalité ou de juste traitement.
Nul, quelque soit son âge, et ce même en ayant à l’esprit qu’il faut protéger la plus précieuse richesse de cette nation – les enfants – ne peut se soustraire à payer les conséquences de ses actes. Dans un pays où les femmes sont meurtries à jamais ; dans une nation en souffrance, surnommée « capitale mondiale du viol », où la gente féminine a connu les pires atrocités qui puissent exister, il est inadmissible que des coupables d’actes de viol aussi ignobles puissent bénéficier d’une disposition juridique pour se soustraire à l’équipe.
Toute la nation doit se ressaisir et rendre une Justice juste dans cette affaire, gage d’une paix sociale durable.
Litsani Choukran,
Fondateur de POLITICO.CD.
Un commentaire
Vous jugez à moitié car jusque là, personne ne s’arrête à l’origine de la drogue utilisée, dans cet acte ignoble. D’où, l’agresseur s’est-il à son âge, fourni? Qui est ce fournisseur, qui empoisonne la jeunesse, RDCongolaise, leaders de demain? En était-il à son premier forfait car on voit bien qu’il a agi en professionnel? Bref, encore plein de questions, à se poser. Et la justice doit bien être légalement rendue, sinon, attendez-vous à une justice personnelle. Ma petite fille ne peut pas rester autant meurtrie dans sa chair, pendant que son violeur se pavane impunément. Eh bien, à défaut de cette juste justice , j’appliquerai la mienne et tant pis si c’est oeil pour YEUX et dent pour DENTS.