L’interview du président de la République Félix Tshisekedi accordée à RFI et France24 a été l’occasion pour lui d’évoquer ses relations avec son prédécesseur Joseph Kabila mais aussi avec l’entourage de son prédécesseur, réuni au sein de la coalition politique Front commun pour le Congo. Notamment, ces bras de fer lui imposés par les collaborateurs de Joseph Kabila, lorsqu’il prend des décisions.
Les nominations des comités d’administration à la SNCC et à la Gecamines qui ont provoqué des escalades verbales entre cadres de l’UDPS et du FCC ou encore des affrontements dans la rue entre partisans de ces deux camps sont encore en mémoire. Et pour Félix, ce ne sont que des mauvaises pratiques qu’il fait ranger dans la nostalgie mais qu’il est bien déterminé de changer.
« En fait, vous devez savoir que c’est très difficile de changer certaines habitudes ancrées en certaines personnes. Mais moi, je reste serein parce que j’ai un cap que je me suis fixé : je veux le changement, le changement, mais alors radical en mettant fin aux mauvaises habitudes telles que la corruption, telles que l’impunité. Et ça je suis déterminé. Il n’y a rien qui m’empêchera de le faire. Et soyez-en sûr, mon prédécesseur ne m’empêche pas de le faire, contrairement à ce que certains pensent. Donc voilà, il n’y a pas de soucis de ce côté-là« , a-t-il rassuré.
Selon le président de la République, les partenaires politique dans la coalition FCC-CACH se sont désormais inscrits dans la logique de négociation. Pour le futur gouvernement, le président de la République n’entend pas avoir tous les ministères régaliens mais entend bien « avoir un droit de regard et un droit de désignation ». Pour le partage des postes ministériels, Félix Tshisekedi a semblé confirmé les informations en circulation : « Ce ne sera pas 80%, ce ne sera pas la moitié non plus ».
Les négociations se rallongent et bientôt 6 mois depuis son investiture, la RDC n’aura pas toujours de gouvernement. Une situation normal selon Félix Tshisekedi, pour un pays qui vit une situation de cohabitation dont les protagonistes ont décidé de transformer en coalition.
Donc, on doit arrêter » une bonne fois pour toutes de stigmatiser le Congo comme si nous étions le seul pays au monde où il y a eu plusieurs semaines sans gouvernement. Je vous rappelle que même dans des pays à tradition démocratique, comme la Belgique que je connais très bien, ou l’Allemagne par exemple où il y a eu des mois et des mois sans gouvernement. Donc ce n’est pas du tout un cas unique au Congo« , a insisté le président de la République.