En fouillant dans le passé, nous t’avons retrouvé au 14 juillet 2003, lorsque tu naquis dans un univers médiatique congolais, garni des stations radio. 14 juillet 2003, 14 juillet 2019, voilà seize ans durant, que tu grandis. Seize ans durant depuis que tu nous a fixé rendez-vous au sommet de l’information.
Par ta manière de faire, tu as grimpé les marches. D’en bas, nous te regardons au sommet de la montagne. Seize ans durant, tu n’as pas cherché de chemin. Car il n’y en avait pas. Tu as créé ton propre chemin. Entre le costume et le raphia, tu as choisi la tenue de tes ancêtres.
Ton habillage fortement dominé par ce tam tam retentissant, nous garde en Afrique. Tu utilises la technologie blanche au maintien de la culture africaine dans la mémoire collective. Dans la mémoire vive. « Radio’a bâ congolais, ya biso moko eee ».
Non, la radio n’est pas qu’un porte-voix de l’élite ou des riches. C’est aussi un instrument au service de ce citoyen ordinaire qui veut communiquer ses peines à ceux qui ont le devoir de résoudre ses problèmes.
Grâce à toi, nous entrons désormais au salon du Président, du Premier ministre, des ministres, des mandateurs publics, sans protocole ni audience. « Allô Le Débat. Na lingi o kotisa nga na ndaku ya… ». Et nous y sommes reçus, avec honneur. Ces autorités nous reçoivent et nous répondent grâce à toi. Quel bonheur ! Même quand la solution n’est pas immédiate, la consolation d’avoir été entendu est certaine.
Grâce à toi, nous convoquons à la barre ces hauts fonctionnaires, ces mandataires publics qui nous donnent l’impression de passer plus de temps dans des bars. Ils se tiennent debout et se mettent à se justifier. Tu nous offres notre « Maison du peuple » dans laquelle nous effectuons à notre manière, notre contrôle parlementaire sans couleur politique.
Ce n’est pas tout Top Congo FM. Tu partages aussi notre quotidien au quotidien dans ses dimensions même les plus choquantes. » WC moko batu bazo kota na mulongo! Après boko loba oh! Ebola, oh! Mais nooonnn! ». Et nous sourions en secret après avoir entendu notre propre coup de gueule. Quand tu mobilises toute une communauté pour résoudre nos problèmes individuels, nous nous sentons dans le manteau du Roi : « Ndeko na biso oyo a yebi te, a bengana muasi naye to a boma muana a banda ! To sunga ye na makanisi ». Et le dilemme devient si simple.
Les radios, nous vous avons souvent détesté. Car vous nous divisez. Vous vous alignez derrière les camps politiques et du coup, vous nous rejeter nous qui ne sommes pas de votre camp. Mais avec toi, c’est différent. Quand le pouvoir a parlé, l’opposition vient répondre. Quand l’opposition a répondu, la société civile vient éclairer. » Ezalaka radio ya pouvoir to ya opposition? ». Nous sommes confus, nous qui sommes habitués aux radios partisanes.
Et voilà ! Après seize ans, tu nous a conquis. De Kinshasa à Bukavu, en passant par Kisangani pour atterrir à Lubumbashi, tu arrêtes le temps lorsque tu résonnes entre nos mains. Dans nos véhicules, tu interromps nos conversations, comme tu soulèves des débats. Pour tes seize ans, voici notre cadeau : « Merci Top Congo FM pour ces années d’interaction ».