Le docteur Jean-Jacques Muyembe, directeur de l’Institut National de Recherche Biomédicale, INRB, basé à Kinshasa est l’un de scientifiques reconnus au monde pour ses études sur le virus Ebola. Lauréat du PRIX Christophe Mérieux en 2015, Jean-Jacques Muyembe Tamfum, professeur de microbiologie à la faculté de médecine de l’Université Kinshasa et conseiller scientifique auprès de l’OMS a été récompensé pour encourager ses travaux de recherche sur la fièvre hémorragique à virus Ebola dans le bassin du Congo.
À POLITICO.CD, Jean-Jacques Muyembe Tamfum expliquait début août 2018 alors que venait d’être déclarée la dixième épidémie d’Ebola dans ce pays, qu’il était prévu le traitement de patients avec les molécules expérimentales. L’une de ces molécules était l’anticorps monoclonal mAb114, développée par l’institut national de recherche biomédicale, INRB, de la République Démocratique du Congo en collaboration avec le National Institute of Health, NIH, basé aux États-Unis.
« En fait, on a pris le sang d’un convalescent de l’épidémie d’Ebola de Kikwit survenu en 1995. C’est à partir de ce sang que nous avons développé cet anticorps monoclonal, qui s’est révélé est très puissant. Nous avons fait des essaies sur les singes qui sont infectés par le virus Ebola. 100% de singes traités avec ce traitement sont guéris d’Ebola. Nous pensons que ce médicament peut également agir chez l’homme et nous nous préparons à utiliser cet anticorps monoclonal ici à Beni et à Mangina » expliquait le scientifique à POLITICO.CD.
Revenant sur le processus de validation de ces traitements expérimentaux par le comité éthique de la RDC, le médecin rappelait que ces traitements restaient encore de molécules expérimentales. « On a fait le protocole, que nous avons soumis au comité éthique de l’école de santé publique. Le comité éthique a donné son accord. C’est suivant ce protocole validé par le comité éthique que nous allons appliquer ces traitements expérimentaux. Il y a également l’organisation mondiale de la santé, OMS, qui a donné les grandes lignes que nous allons suivre pour administrer ces traitements aux malades » relatait Muyembe.
À l’époque, trois autres traitements expérimentaux étaient en voie d’être utilisés, en plus de la molécule mAB114: les Zmapp (un produit Canadien), le Remdesivir GS-5734, le REGN3470-3471-3479 et le Favipiravir (un produit Japonais.
Les traitements expérimentaux sont uniquement appliqués aux malades a expliqué à POLITICO.CD Jean-Jacques Muyembe Tamfum, nommé en juillet dernier secrétaire général du comité multisectoriel de lutte contre la maladie à virus Ebola par le président congolais Félix Tshisekedi Tshilombo, assurant que ces traitements expérimentaux n’interfèrent pas avec les vaccins, qui sont uniquement administrés aux personnes qui ont été exposés (ayant été en contact avec les cas confirmés) et à leurs contacts.
« Mais les traitements expérimentaux sont essentiellement administré aux malades, hospitalisés et qui ont été diagnostiqué positifs à la fièvre hémorragique Ebola » détaille Jean-Jacques Muyembe Tamfum, d’un air confiant.
Le traitement expirimental mAB114 est ainsi devenu la première molécule thérapeutique contre le virus à Ebola à être utilisée dans le cadre de la riposte contre une épidémie d’Ebola active en République Démocratique du Congo notait le bulletin d’information du gouvernement Congolais au lendemain du 11 août, date de la première application de cet anticorps sur un patient.
Le 21 août 2018, le ministère de la santé a indiqué que le comité éthique a approuvé l’utilisation de quatre molécules thérapeutiques expérimentales supplémentaires, à savoir ZMapp, Remdesivir, Favipiravir et Regn3450-3471-3479.
« Les équipes de prise en charge et de recherche des centres de traitement d’Ebola (CTE) pourront ainsi utiliser ces molécules pour le traitement des patients contaminés par la maladie à virus Ebola ».
« Les protocoles d’administration de ces molécules répondent à des conditions strictes liées notamment à la condition du patient, la facilité d’utilisation du traitement et la capacité de l’équipe médicale du CTE » écrit la note du ministère de la santé du 21 août 2019 consultée par POLITICO.CD.
Fiston Mahamba (@FMLarousse) | POLITICO.CD
4 commentaires
Dans cet article vous parlez du 21 août 2019
N’est-ce pas une grande opportunité pour notre pays à vraiment investir dans les recherches de Prof Muyembe pour cette propriété intellectuelle?
L’article parait incomplet et pas clair. J’ai suivi Dr Muyembe sur la rtnc hier soir où il disait que des 4 molécules, deux serait retiré de l’utlisation
Le prof Muyembe doit dire toute la vérité aux congolais. La dite molécules n’est pas une propriété intellectuelle du pays. Le brevet appartient à un groupe pharmaceutique americain. La formule appartient désormais à la pharmacopée américaine. Il ne faut pas distraire la population. Muyembe, s’occupe du triage et de la collecte des données cliniques pour établir un protocole de traitement sur le terrain. On est encore au niveau expérimental. Même le vaccin. La population est prise pour cobayes sans son consentement lucide. Ses droits sont bafoués. Le gouvernement n’a pas fait les analyses nécessaires pour approuver ces protocoles. En fait, on ne sait même pas la composition de ces médicaments. Muyembe est charlatan à ce niveau. Il est étonnant de voir qu’on ne parle jamais du réservoir et du vecteur de la maladie. Où se cache le virus? On doit commencer par le réservoir et mesures d’hygiène et salubrité. Interdire à la population de consommer des viandes dont la cuisson est douteuse.