La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en République démocratique du Congo et Cheffe de la MONUSCO, Leila Zerrougui, a exprimé aujourd’hui sa vive préoccupation face à l’aggravation des violences dans la région de Minembwe, située dans les Hauts Plateaux du Sud Kivu.
« La Mission renforce ses moyens de protection des civils dans cette zone pour soutenir les autorités congolaises et appelle les acteurs de ce conflit à mettre fin à la violence », a déclaré la Représentante spéciale.
Des milices se sont affrontées dans la région ces derniers jours et des villages ont été attaqués, entraînant des pertes en vies humaines et de nombreux déplacements de population.
Dès le 9 septembre, la MONUSCO avait déployé ses hélicoptères d’attaque en soutien aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), intensifié ses patrouilles de dissuasion, et une base temporaire a été établie à Mikenge le 12 septembre pour renforcer la protection des civils dans la zone, en plus de la base installée de manière plus permanente à Minembwe.
Les Casques bleus ont aussi facilité l’évacuation de blessés vers l’hôpital de Bukavu, en collaboration avec le Comité International de la Croix Rouge (CICR).
La Mission travaille étroitement avec les autorités politiques provinciales et les représentants de la société civile pour apaiser les tensions. Ce travail de conciliation s’est aussi exprimé ces dernières semaines par la visite au début du mois à Minembwe du Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, accompagné du leadership de la Mission, pour porter un message de soutien et d’appel à l’unité des communautés.
« Nous appelons tous les leaders nationaux et provinciaux originaires des territoires de Fizi, Mwenga et Uvira, à dénoncer les attaques ciblées sur les communautés ou sur leurs représentants et chefs coutumiers, dépasser leurs différences partisanes et exercer leur influence pour mettre fin à ses violences. Toutes les communautés des Hauts Plateaux et de la commune rurale de Minembwe doivent pouvoir vivre en harmonie, dans la paix, la sécurité et la justice », a déclaré la Représentante spéciale, « et leurs biens et modes de vie doivent être respectés ».
La MONUSCO est mobilisée auprès des autorités congolaises pour appuyer leurs efforts et continuera d’apporter tout le soutien et la protection possibles aux populations de la zone. Elle travaillera également avec les autorités congolaises pour que les responsables de ces violences soient tenus responsables de leurs actes devant la justice.
Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), 34,000 déplacés seraient directement affectés par ces nouveaux affrontements et de multiples villages auraient été brûlés. Kidnappings, viols et des vols massifs de bétail auraient aussi été perpétrés.
Entre 500 et 600 personnes se rassemblent chaque jour autour des bases de la MONUSCO à Minembwe et à Mikenge pour recevoir assistance et protection. Les Casques bleus leur ont fourni une aide alimentaire d’urgence mais une amélioration immédiate de la situation sécuritaire est nécessaire pour que les acteurs humanitaires puissent venir en aide à l’ensemble des populations déplacées.