10 novembre 2018 à Genève, la capitale helvétique accueille une étrange messe : des opposants congolais ont décidé, pour une fois, de coaliser leurs forces pour battre le candidat de Kabila à la présidentielle qui s’approche à grand pas. Mais dans les couloirs de ce qui s’avère finalement être l’une des plus grandes farces politiques de l’époque au Congo, deux hommes s’affrontent, au point de tout perdre.
Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi s’opposent. Nul ne voulant laisser sa place à l’autre. Moïse Katumbi, d’un semblant de félin, en profite. Derrière un mouvement matois, il laisse passer Jean-Pierre Bemba et Muzito, qui sortent de leur chapeau un frêle Martin Fayulu. Le Congo est hébété.
Limete n’en revient pas. Le sanctuaire du Tshisekedisme voit un autre candidat que son Tshisekedi à la Présidentielle. La colère, bien orchestrée certes, éclate. De l’autre côté, sur l’Avenue de l’Enseignement, des pneus brûlés et une foule font veulent bouffer Kamerhe. Comme chez les Tshisekedi, ils appellent tous au retrait de cette farce de Genève.
Rapidement, les deux leaders s’exécutent. Ils se filment, en train de revenir sur envoûtement de Genève. Mais là où personne ne s’y attendait, les deux s’allient. A Nairobi, autour de Kenyatta, Vital Kamerhe et Félix Tshiskeedi créent le Cap pour changement. Mais qui va-t-il s’aligner derrière l’autre. La question est vite balayée.
Dans une formule originale, VK laisse la Présidence à FATSHI, attendant le prochain tour. Un Pape débarque à La Mecque, Limete applaudi son ennemi juré. Kinshasa s’arrête, la FATSHIVIT voit le jour et écrase tout sur son passage. La campagne électorale est une véritable aventure. Vital Kamerhe, vieux routier de la politique, fait parler son expérience, là où Félix Tshisekedi commence à peine. Vite, et alors que personne ne parie sur eux, les deux commencent pourtant à surprendre. Jusqu’au soir fatidique où, devant des écrans, trois décennies de lutte politique sont récompensées. Des entrailles même d’Etienne Tshisekedi, surgit la première alternance pacifique du pays. L’histoire s’écrit désormais au Congo.
La FATSHIVIT face au pouvoir
Mais l’issue des élections changent la donne. Alors que l’accord conclu à Nairobi faisait de Vital Kamerhe le Premier ministre de Félix Tshisekedi, pour inverser les rôles cinq ans plus tard, la coalition entre les deux hommes gagne la Présidentielle, mais perd les législatives où Joseph Kabila fait un score stalinien. Face à cette réalité, le Cap pour le Changement doit composer avec le Front commun pour le Congo. Si Félix Tshisekedi a ce qu’il voulait, la Présidence, Vital Kamerhe doit cependant revoir ses ambitions à la baisse. Mais les deux trouvent une attente.
Vital Kamerhe est maintenu au Cabinet même du nouveau Président, où il va être positionné en rempart face aux Kabilsites qu’il maîtrise très bien. Car en réalité, dans cette alliance de circonstance, la sincérité est une denrée rarée. Chacun garde alors son couteau dans le dos. Dès les premiers jours, la présence protectrice de Kamerhe gène énormément.
D’abord au FCC, où il constitue un bouclier pour Tshisekedi face à des adversaires qu’il maîtrise ; mais également au sein même du CACH où, à Limete, certains voient leur influence sur Félix Tshisekedi s’amoindrir avec la présence de Kamerhe. De ces deux concours de circonstance, jaillit alors l’étrange affaire de 15 millions.
Vital Kamerhe, qui crit au complot, est donc au cœur d’une guerre politique d’influence autour du Chef de l’Etat congolais. Avec la rue, l’opposition, et même le FCC qui font désormais pression, la FATSHIVIT qui a fait rêver le Congo durant la campagne électorale est plus que menacée. Néanmoins, restant toujours lucide, Félix Tshisekedi tente de défaire le piège.
Le Chef de l’Etat a ouvertement apporté son soutien à son Directeur de cabinet. Mais doit à présent trouver une parade pour faire face à la machination. Car, c’est dans sa cour même, qu’un certain Marcellin Bilomba, conseiller financier du Chef de l’Etat, est allé jusqu’à accuser Kamerhe d’avoir détourné cette somme
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