En RDC, le corps des défenseurs Judicaires vient de totaliser 40 ans d’existence. En marge de cet anniversaire, l’occasion est bien indiquée de faire l’autopsie sur l’exercice de cette profession. D’après le Syndic Joseph Kitenge Sadiki, cette corporation près le tribunal de grande instance de Lubumbashi est d’un apport indispensable dans l’administration de la justice.
Réagissant à l’idée de supprimer le corps des Défenseurs Judiciaires ou de réduction de compétence, Maître Joseph Kitenge a déclaré que pareille démarche serait très impopulaire. « La corporation c’est plus de 20.000 personnes en plus de leurs dépendants. C’est impensable de rêver la disparition de cette profession.»
« Le corps a instauré à son sein un bureau des consultations gratuites, qui fonctionne avec les moyens propres. Plusieurs personnes ont été assistées gratuitement devant le tribunal de grande instance de Lubumbashi.» a précisé le Syndic Joseph Kitenge.
Parlant de l’ordonnance loi qui de 1979 portant organisation du barreau, du corps des Défenseurs Judiciaires et du corps des mandataires, le Syndic note quelques faiblesses. « La loi à laquelle nous sommes tous obligés de nous référer, a été élaborée en fonction des réalités post-coloniales. Si tenant compte des réalités de l’époque, le législateur a placé le défenseur judicaire dans une situation de limitation de compétence, aujourd’hui cette réalité n’est pas adaptée. Il faudra qu’il y ait des améliorations», a soutenu Maître Kitenge Sadiki.
Le syndic plaide pour des reformes dans le cadre d’élargir la compétence c’est-à-dire le champ professionnel du défenseur judicaire. « Si les reformes il y en aura, que le législateur considère que le corps des défenseurs judicaires est actuellement installé sur toute l’étendue de la RDC. Cela constitue un fait qu’il faut adapter à une loi.» a-t-il argué.
Le Syndic fustige le fait de réduire le défenseur judicaire comme un professionnel qui devrait vivre en attendant. « Actuellement, il est clairement démontré que le corps des défenseurs judicaires agrée plus ou moins les universitaires formés. La majorité actuellement est constituée des licenciés. Des gens capables avec toutes les compétences à pouvoir mener seuls leur gestion et réponde au besoin en matière d’assistance et de représentation en justice à tous les niveaux. Il faut ouvrir la brèche pour que la profession soit exercée partout en RDC.»
Pour rappel, le projet de loi sur la table du parlement portant modification de la loi sur l’organisation du barreau, du corps des défenseurs judiciaires et du corps des mandataires, fâche dans sa susceptibilité de suppression du corps des défenseurs judiciaires ou alors sur sa nature de la réduction des compétences de cette catégorie professionnelle, est un sujet controversé. Depuis cette initiative, la proposition n’a cessé de faire objet des critiques sur certains de ses articles.
✍ Junior Ngandu | Politico.cd