Dans une République démocratique du Congo dont les institutions croulent sous le poids de milliers d’érudits professeurs « docteurs en … », il est renversant d’en voir plusieurs qui ont vanté l' »exploit » d’avoir élaboré, voté et promulgué un budget de 11 milliards USD pour l’exercice 2020 !
C’est tout simplement aberrant, au point d’en perdre la parole, pour si peu, 11 milliards USD, qui sont déjà en train d’être érodés drastiquement de moitié (50%), sans état d’âme. Alors que le sous-sol de la RDC est un scandale géologique que lui envient toutes les puissances économiques du monde, prétextant d’un « coulage » causant constamment au Trésor public une perte de « 80% des recettes »…
À LA TRAINE DES PAYS AFRICAINS MOINS NANTIS
En observant ce qui se passe dans d’autres pays africains, on se rend à l’évidence que la RDC est à la traîne de plusieurs d’entre eux, même les » plus petits ».
La Tanzanie (14 milliards USD), l’Angola (31 milliards USD), le Nigeria (33,8 milliards USD) et l’Égypte (94 milliards USD) sont là quelques illustrations.
Que manque-t-il à la RDC pour faire mieux ?
La justification à l’incapacité de produire des recettes publiques dignes du Grand Congo est devenue un slogan : « la corruption, le coulage des recettes « . « Nous allons combattre ce coulage et réussir à mieux redistribuer la richesse sur l’ensemble du territoire » a promis le président Félix- Antoine Tshisekedi Tshilombo, aussitôt investi le 24 janvier 2019, alors que les recettes publiques intérieures étaient à moins de 5 milliards USD. Dès le départ, il avait noté que « 80% des recettes publiques échappent au Trésor, soit, en termes de chiffres, cela équivaut à des milliards USD ». Il avait alors promis de « mobiliser tout le gouvernement pour inverser cette tendance ».
» Six ans après les assises sur le coulage des recettes publiques organisées à Kinshasa, en mai 2013, le Trésor public est toujours saigné à blanc. À l’époque, tous les services de l’État, à savoir les régies financières et les services générateurs des recettes, s’étaient engagés, aux côtés du gouvernement, de mobiliser pour apporter une solution au lancinant problème de coulage des recettes publiques. À l’issue des échanges, plusieurs recommandations ont été formulées pour mettre fin à ce fléau qui rongeait le Trésor public. Par coulage, il fallait cerner des recettes qui échappent au trésor public suite, notamment de la fraude, de l’évasion fiscale, des détournements, de la corruption et du manque de performance des agents chargés de la mobilisation des recettes qui sont mobilisées par les trois traditionnelles régies financières, à savoir la Direction générale des impôts (DGI), la Direction générale des douanes et accises (DGDA) et la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participations (DGRAD). Six ans plus tard, le grand séminaire sur le coulage des recettes publiques reste d’actualité. À ce jour, d’énormes sommes d’argent, évaluées à des milliards de dollars américains, sont détournées du Trésor public. Au plus haut niveau de l’État, on est bien conscient du problème« , relèvent d’anciens participants.
UN TROU DE 80 %
Réaliste, le Chef de l’État constate qu’il faut « se contenter d’un modique budget de moins de cinq (5) milliards de dollars américains en ressources propres ».
Toutefois, Félix Tshisekedi est d’avis qu’ » il est possible de mobiliser plus de moyens en faveur de l’État. « En numérisant l’économie, nous pensons pouvoir rationaliser les dépenses et ramener plus de recettes dans le trésor public. Entre-temps, nous allons lutter davantage contre la corruption pour combattre ce coulage et réussir à mieux redistribuer la richesse sur l’ensemble du territoire« , soutient-il.
Quatre années auparavant, Luzolo Bambi Lessa, alors conseiller spécial de Joseph Kabila en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, avait dénoncé en 2015 un manque à gagner annuel d’environ 15 milliards USD au Trésor dû au coulage des recettes publiques.
» ARRÊTER LA CORRUPTION «
Comment » arrêter la corruption » qui est devenue endémique ? C’est à cette terrible interrogation que l’État congolais des réponses précises s’il tient à réussir le développement de la RDC en lui donnant les moyens appropriés dans la perspective de l’atteinte de l’émergence à l’horizon 2030 grâce à une industrialisation soutenue par un budget conséquent. De 100 millions USD l’an, pour commencer, avant de placer la barre plus haut. D’autant que la nature a gâté la RDC d’incommensurables ressources naturelles, dont celles minières.
NSUMBU Ange
4 commentaires
Voilà un vrai rapport d’un vrai congolais.
C’est le système mafieux mis en place dans tous les services publics, et la corruption, qui empêchent la RDC d’avoir un budget conséquent. Pour y mettre fin, il suffit de mettre en place une caisse unique pour toutes les recettes de l’Etat: douanes, affaires foncières, impôts et diverses taxes, le marché central ainsi que tous les petits marchés (wenze)…..Tout doit être payé aux guichets d’une banque installés dans toutes les communes(un par commune) et placés directement sous le contrôle de la présidence.
Je deplore encore une fois de plus l’ommission des mots et ponctuations dans vos articles! SVP veuillez bien verifier avant publication. Merci
Le potentiel minier de la RDC n’est pas au niveau des 24 milliards USD , il dépassent les 100 milliards.