Le stratégique rond-point des Huileries, situé au carrefour des communes de Kinshasa et Lingwala, connaît un coup de pioche. Les jeunes gens y travaillent depuis un bon bout de temps. Ils nivellent la terre pour y planter une « simple » pelouse dans le cadre de l’opération Kin Bipeto, initiée par l’Hôtel de ville.
Tous les marchands des téléphones portables et vendeurs ambulants, les chauffeurs des taxis et taxi-motos n’y ont pas encore accès, comme avant. Le Gouvernorat estime que cet endroit mérite mieux. Voilà qui justifie l’idée d’y planter une pelouse naturelle.
Mais, le sujet fait débat en cet endroit par ce temps qui court. Le citoyen lambda est estomaqué à l’idée de ce projet déjà en exécution. « L’État manque-t-il vraiment de moyens pour ériger un monument en ce lieu panoramique ou en faire un site touristique ? « , s’interroge un vendeur des crédits, devant le Salon New Class Homme.
Pour Adrien Konde, la place Huileries mérite une métamorphose, notamment par la construction d’une oeuvre d’art rendant ce coin très attrayant.
Il suffit d’un peu de volonté
« Les Chinois avaient proposé à André Kimbuta, alors gouverneur, la construction en ce lieu d’un viaduc menant vers Bon Marché, boulevard du 30 juin et vers l’avenue de la Libération (ex-24 novembre), révèle une source proche de l’autorité urbaine ayant requis l’anonymat. Ce projet, hormis son caractère culturel, visait à désengorger les avenues Kabambare, Huileries et Kalembelembe. Car, pendant les heures de pointe, des embouteillages stagnants y dictent leur loi.
« Mais, l’accord n’a pas été trouvé, les architectes ayant rejeté l’idée de rétro-commissions« , poursuit la même source. C’est ainsi que cet endroit est demeuré inexploité, comme si les autorités étaient à court d’idées.
Certains analystes parlent de l’absence d’une vision réelle de transformer la capitale de la RDC, par l’exploitation de ses espaces publics à des fins commerciales et culturelles. Pourtant, kinshasa a des endroits magnifiques qui produiraient beaucoup d’argent s’ils étaient exploités. À l’instar de l’espace à côté du stade des Martyrs, au croisement de l’avenue Huileries et le boulevard Triomphal. Et, ces cas sont légion. Alors que les autorités kinoises voyagent chaque mois, elles n’arrivent pas à reproduire à Kinshasa ce qu’elles voient ce qu’il y a de meilleur ailleurs.
Les Kinois attendront encore longtemps un dirigeant féru de la transformation de leur mégapole Kinshasa en une ville moderne.
En attendant, ils se contenteront d’une pelouse bordée, peut-être avec des fils barbelés. Un manque à gagner tout de même pour des milliers de personnes qui y vivaient de l’informel.
Édouard Bajika