Le virus qui secoue le monde entier et fait des morts dans plusieurs pays est déjà confirmé à Kinshasa. Un visiteur indésirable étend déjà ses tentacules impitoyablement. Deux cas confirmés, c’est assez pour éveiller la conscience de la population et tiquer l’agir des autorités pour endiguer la propagation de cette maladie meurtrière.
Sous d’autres cieux, des dispositions sont prises pour contenir ce fléau dévastateur du monde des humains. Des Universités, écoles sont fermées momentanément en France, des vols venant d’Europe, épicentre du Coronavirus sont suspendus aux États-Unis, au Canada le rassemblement de plusieurs personnes prohibé. Le monde sportif n’est pas en reste. L’organe mondial du football a suspendu toutes les compétitions de toutes les disciplines pour éviter la contagion. Coronavirus vient ainsi perturber la cour normale de l’histoire, la marche du monde est ciselée.
Au niveau africain, pas grand chose. Seule la confédération africaine de football (CAF) a reporté les matches des éliminatoires de la coupe d’Afrique des nations prévus fin mars début avril. Oui, il faut en sauver plus d’un millier.
Au pays natal
En République démocratique du Congo, rien de grand ne semble fait ou envisagé, alors que le pays vit déjà avec le virus dans le ventre. Seule la Fédération congolaise de football (FECOFA) a annulé les rencontres de la Ligue nationale de football (Linafoot) prévues ce week-end. La maladie se transmet par la simple toux, salutation et respiration. Au stade, c’est son lieu de prédilection pour atteindre un grand nombre en un laps de temps.
A Kinshasa, l’Hôtel de ville se contente d’envoyer le ministre provincial de la santé intervenir sporadiquement dans des émissions ponctuelles s’il est sollicité. Aucun programme phare pour sensibiliser la population qui émet encore des doutes sur la présence réelle de cette maladie dans la capitale Kinshasa. Au niveau des écoles, les lave-mains sont visibles, mais ne suffisent pas. Les élèves adorent se saluer, se serrer la main, moyen propice de propagation. Pas un programme officiel non plus pour conscientiser, même pas dans les Universités.
Les Recteurs et préfets, le ministre de l’enseignement primaire, secondaire, son homologue de l’enseignement supérieur et universitaire dorment sur leur laurier. Ils estiment comme tout Congolais qu’il s’agit d’une chimère. Dans les aéroports en provinces, le contrôle n’a pas changé d’un iota. Les mesures demeures traditionnelles, pas une innovation. Oui, pas de renforcement jusque là.
Au marché, les gens se frottent comme d’habitude. Le rythme reste le même comme s’il n’y avait pas le virus dans leurs murs. La majorité pense que Coronavirus ne peut pas résister à la chaleur au Congo Kinshasa et en Afrique. Des déclarations sans fondement scientifique sont entendues à la cité à longueur des journées. Les Pasteurs et prêtres des églises en font peu de cas dans leurs prêches. Beaucoup privilégient l’option d’une maladie maléfique créée par la Chine pour des raisons inavouées. Mais ici, les fidèles prient quand même et implorent la grâce de bon Dieu pour que son peuple congolais n’en périsse. Une initiative digne d’éloge, mais qui mérite d’être accompagnée des mesures de prévention, de protection. C’est cela le pragmatisme. Rien n’est à remettre à demain, l’urgence s’impose en vue de sauver des vies.
Les Congolais sont déjà morts de moult rébellions, d’un autre virus Ebola. Halte à une éventuelle épidémie. Certains ministres sont interpelés par ce qui paraît aujourd’hui comme un simple virus. La santé, l’éducation, l’intérieur et les autres sont appelés à travailler en synergie pour éviter l’irréparable.
Édouard Bajika