Menace de dissolution du parlement, persécutions administratives des ténors de la kabilie, interpellations dans l’armée, complicité affichée avec les diplomates américains. Autant qu’en interne, à l’externe, les émissaires des partenaires de la RDC se sont succédés à la ferme Kingakati. Le ciel était tout noir, annonçant une foudre qui allait s’abattre incessamment sur le clan Kabila.
La même foudre que Raïs a évité depuis le dialogue de la cité de l’Union africaine en 2016, jusqu’à accepter, sans résistance, la défaite de son Dauphin Emmanuel Ramazani Shadary à la présidentielle de décembre 2018.
Au soir de la fin de son second mandat, Joseph Kabila a cessé d’être le « dirigeant tout puissant de la RDC », pour devenir un fin négociateur qui sait faire des concessions afin de maintenir l’équilibre, et rester debout sur la scène politique congolaise, malgré les circonstances défavorables.
Coup d’arrêt
Parmi ses qualités que personne ne peut lui refuser, c’est l’écoute, c’est la compréhension. La succession de ces différents épisodes, qu’il a observés en silence depuis son monastère de l’est de Kinshasa, ont visiblement convaincu ce « moine silencieux » qu’il fallait rattraper Félix Tshisekedi dans son « élan d’émancipation » avant qu’il n’obtienne sa totale independence de la kabilie.
Au milieu des rumeurs faisant état d’une rupture de dialogue presque total entre les deux personnalités, une rencontre s’est annoncée à Kingakati, avant que Félix Tshisekedi, dont le rapport des forces était en sa faveur, ne préfère finalement la tribune de l’AIPAC aux États-Unis, à une « rencontre devenue routinière » avec son partenaire Joseph Kabila.
Mais, ce n’était qu’un rendez-vous manqué. Cette rencontre aura lieu un peu plus tard, le 12 mars 2020, dans la résidence de Félix Tshisekedi à N’Sele avec un invité surprise : Vital Kamerhe. Celui-là même qui a été à la manoeuvre du rapprochement Kabila-Thisekedi, jusqu’à la création de la coalition FCC-CACH.
À cet instant, les partisans de « la rupture » ou de la « double rupture » pouvaient déjà se gratter la tête, tant que l’issue d’une telle rencontre ne pouvait être envisagée que comme un « coup d’arrêt » aux allures « rupturisques ».
Sacrifices
La contrepartie à larrêt de cet élan nous intéresse. Face à la menace, Joseph Kabila paraît n’avoir qu’une principale préoccupation : lui et sa famille. Ses collaborateurs, un peu moins.
Alors que le sénateur Modeste Bahati Lukwebo a déclaré prendre son autonomie vis-à-vis du FCC et de toute autre formation politique, c’était en sous-main pour s’allier avec le CACH. Le prof a annoncé même l’écroulement de toute la charpente Kabila. Une menace que le Raïs, qui voulait contrôler le parlement dans ses deux chambres, a pris au sérieux.
À la veille des élections du Bureau du Sénat, il offre à Félix Tshisekedi la tête d’Evariste Boshab sur un plateau d’or, contre l’abandon de son soutien à Modeste Bahati Lukwebo.
Le reste ne sera plus qu’une mise en scène : le candidat de Joseph Kabila, Alexis Thambwe Mwamba, bat Modeste Bahati Lukwebo à lélection du président du Sénat avec une majorité absolue, alors que l’ami de Félix Tshisekedi, Sammy Badibanga. crée la sensation en marchant sur Evariste Boshab à l’élection de premier vice-président de cette institution.
La répétition
On ne change pas la stratégie qui fait gagner. À la rencontre de la N’Sele, l’ancien président de la République a réussi, une fois de plus, à carésser son successeur dans le sens du poils : le débarrasser de certains caciques de son petit cercle qui malmènent sa présidence. Ça ne pouvait qu’être un ouf de soulagement pour le nouveau président soucieux de réussir son mandat.
Selon certaines sources, cette fois-ci, ce sont les négociateurs de l’accord FCC-CACH, parmi lesquels l’ancien candidat président de la République, Emmanuel Ramazani Shadary, qui ont été étalés sur l’autel de la N’Sele. Le SP du PPRD serait désormais mis à l’écart de l’application de l’accord de gouvernance FCC-CACH.
Le duo Kabund-Kabuya serait aussi supprimé de cette configuration.
Si, après les échanges de la N’Sele ,Félix Tshisekedi a eu une forme d’assurance d’avoir moins de combats à livrer dans les jours qui viennent, Joseph Kabila, quant à lui, a si pas réussi à faire oublier la rupture à Tshisekedi, a tout de même réussi à faire passer l’orage qui sonnait déjà le glas d’une fin proche ou d’une fragilisation significative de la kabilie.
À défaut d’une victoire, Joseph Kabila a gagné du temps, en attendant voir peut-être les choses touner en sa faveur un jour.
JSB
5 commentaires
Un journaliste médiocre et anonyme. Pourquoi publier des articles erronés. Pourquoi tu n’as pas signé l’article ? Depuis le début de son quinquennat il n’y a que des critiques. Pourquoi cette haine tribale ?
Vtre analyse n’est pas du tout convainquante.
Merci pour l’article
Merci
Incroyable mais vrai