L’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) condamne la décision du gouverneur de la province du Haut-Katanga, Jacques Kyabula, d’expulser M. Billy Lumbayi et son fils à Lubumbashi suite à des soupçons de Covid-19.
Dans un communiqué de presse parvenu à Politico.cd, cette association de défense des droits de l’homme a rappelé aux autorités du Haut-Katanga que cette décision viole la Constitution de la République démocratique du Congo en ce qu’elle érige en droit fondamental la liberté d’aller et venir ou fixer sa résidence sur l’ensemble du territoire congolais, et interdit toute forme de discrimination et/ou stigmatisation.
Pour l’ACAJ, « l’attitude du gouvernement provincial du Haut-Katanga contrarie gravement les décisions annoncées par le président de la République relativement la guerre contre le Covid-19. En sus, elle est de nature à jeter le doute sur la crédibilité et la fiabilité des tests viraux effectués par l’INRB« .
L’ACAJ note, par ailleurs, que les prélèvements effectués auprès des suspects se sont révélés négatifs par la suite à l’INRB.
Pour ce, elle demande au gouverneur Jacques Kyabula d’annuler sa décision illégale et attentoire aux libertés garanties aux citoyens par la Constitution, et d’indemniser M. Billy Lumbay et son fils pour les préjudices moraux et financiers qu’ils ont subis.
Cette association recommande au Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba d’assurer une coordination nécessaire pour une mise en oeuvre efficace ordonnée et maîtrisée des instructions du président de la République, Félix Tshisekedi.
M. Billy Lumbay et son fils sont arrivés à Lubumbashi le 22 mars 2020 sur un régulier de Congo Airways. Ils ont été expulsés le 25 mars 2020.
Thierry Mfundu
Un commentaire
Le Gouvernement du Haut-katanga a joué à la prudence, afin de protéger des milliers de personnes dans sa province, sachant déjà comment le covid 19 a été introduit dans la capitale. Et là, les amis juristes sont restés calmes.
C’est vrai qu’ils sont dans l’exercice de leur métier, mais il ne faut pas en faire trop, jusqu’à sacrifier les innocents, au nom de la constitution. Et s’il les avait laissé libre après cette suspicion et que les résultats tombent positifs. Tout le monde allait critiquer le même gouvernement. Les mêmes mesures sont prises partout au monde et les juristes observent calmement, tant que ça sécurise tout le monde.
Telle est notre modeste contribution.