Les habitants de la ville de Kinshasa assistent quotidiennement à des scènes horribles de braquage dans toutes les communes. Des bandits à mains armées opèrent impunément à travers la ville, comme si elle était un village désolé et isolé.
En plus de la pandémie planétaire qui tue à grande échelle, les Kinois vivent avec la peur au ventre, ne sachant d’où proviendrait la prochaine attaque meurtrière.
Des hommes cagoulés font régulièrement irruption dans des maisons d’échanges de monnaies, des banques, des stations d’essence et supermarchés. Ils tirent à bout portant sur tout qui bouge et emportent tout ce qu’il y a comme argent. Les faits se déroulent en un clin œil comme un éclair.
Les épisodes sont dignes d’un film d’action. Le lieu de l’opération a été minutieusement étudié durant la journée sans que personne ne le sache. Constamment, ces voleurs se présentent comme des clients, question d’avoir tous les renseignements, étudier et apprêter le plan d’attaque. La présence d’un ou de deux policiers ne les effraie nullement. Bien au contraire, les gardes de sécurité y commises sont les premières cibles. Elles sont les plus exposées à recevoir des balles. Dans la plupart des cas, un chauffeur reste en alerte maximale dans le véhicule utilisé pour l’opération, pendant que ces visiteurs indésirables saccagent tout et tirent pour décourager une éventuelle intervention des voisins ou de la police.
Des cas sont légion
Un policier est mort il y a trois jours à Matete au quartier Debonhomme lors d’un braquage à la banque. Les brigands ont emporté tout, laissant le corps du pauvre policier gisant au sol.
Il y a une semaine, la même scène s’est produite sur l’avenue de la Révolution (ex-24 Novembre), dans un supermarché et dans les mêmes circonstances.
Les stations d’essence, quant elles, ont été visitées l’une après l’autre.
Ces épisodes malheureux donnent l’impression d’une ville non gouvernée. Les dispositions efficaces ne sont pas prises pour éliminer ces pratiques qui endeuillent. Si elles sont prises, c’est dans les bureaux et leur exécution est renvoyée aux calendes grecques. Les gens meurent par la simple volonté de quelques individus qui ont décidé de vandaliser des boutiques et les autres maisons de vente, tuant ainsi les propriétaires et gardes.
Si l’action de la police est inefficace, il faut l’entrée des Forces armées de la Rdc (FARDC) dans la danse.
Les braquages, qui se font actuellement dans la ville, laissent des morts, des âmes innocentes, victimes de la barbarie de leurs frères. L’armée doit épauler la police dans les lieux les plus ciblés.
Le gouvernement central est appelé à mettre à disposition des équipes de patrouilles plusieurs véhicules neufs pour permettre leur mobilité.
Le ministère de l’Intérieur doit mettre à la disposition de ces équipes sélectionnées des militaires et policiers disciplinés, des tenues neuves pour la police et l’armée, la logistique et la ration (sardines et pains) et les doter des moyens de communication performants pour faire face aux tueurs et voleurs à mains armées.
Les gens ne doivent pas mourir de Covid-19 et par balles, surtout si l’on n’a rien fait qui puisse mériter la mort.
Édouard Bajika