Ils sont arrivés dimanche 29 mars 2020 à Kinshasa, Tseni Adrionzi et Joseph Amula Alias Kesta, deux leaders influents du groupe armé Coopérative pour le développement du Congo (CODECO).
Ils ont été transférés dans la capitale congolaise par les services de renseignements civils (ANR) et militaires (DEMIAP), après leur détention à la prison centrale de Bunia (Ituri, nord-est de la RDC) pour participation à des mouvements insurrectionnels en Ituri, depuis 1999.
Ces deux leaders ont été arrêtés le 17 mars 2020 dans le territoire de Djugu en Ituri, au village Alha en secteur de Walendu Pitsi, à plus de 80 Km au nord de Bunia par le 3201e régiment des FARDC basé à Djugu.
Leur chef Justin Ngondjolu, blessé par balles au cours d’un accrochage avec les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), est décédé.
Sa mort a été annoncée à la presse, vendredi 27 mars 2020 dans la matinée, par le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole du secteur opérationnel de l’armée en Ituri.
« Le leader de la milice CODECO a rendu l’âme des suites de ses blessures, ceci après des accrochages qui ont ont opposé ses hommes aux militaires des FARDC dans la soirée du mercredi 25 mars 2020 au village Mokpa (entre la localité de Linga et Dhebu) dans le secteur des Walendu-pitsi, lorsqu’il revenait, à bord d’un véhicule, de la localité de Kpandroma où il était allé prendre part à l’enterrement de son proche collaborateur Ndalo, neutralisé il y a quelques semaines par l’armée« , a renseigné le porte-parole de l’armée en Ituri.
Selon la radio Okapi citant des sources sécuritaires, ces personnes récidivistes constituent le cerveau de cette milice armée à la base des centaines de morts des civils dans plusieurs villages du territoire de Djugu.
Ce transfert s’est déroulé sous la supervision du commandant intérimaire du secteur opérationnel des FARDC en Ituri, le général Yav Avul, et du responsable provincial des renseignements civils.
Selon des sources sécuritaires, ces deux leaders du groupe armé CODECO sont transférés dans la capitale de la RDC pour permettre aux autorités nationales d’approfondir les enquêtes sur les atrocités de Djugu dont ils sont accusés.
Les communautés locales saluent ce transfert qui, selon elles, va permettre au public de connaître les vrais mobiles de ce qu’elles qualifient de « massacre des populations de Djugu » et leurs commanditaires.
Raymond Tseni et Joseph Amula ont déjà été arrêtés plusieurs fois et détenus. Curieusement, ils avaient toujours réussi à s’échapper de prison ou bénéficier d’une grâce présidentielle.
Thierry Mfundu