Plusieurs Africains vivant en Chine ont été victimes des actes de discriminations, dont des Nigerians et des Congolais.
Plusieurs vidéos faites par des Africains vivant dans la grande métropole chinoise de Canton, dans le sud de la Chine, ont été mis en ligne sur la toile.
Elles dénoncent de nombreuses discriminations dont les africains sont victimes après plusieurs cas positifs au Covid-19 parmi la communauté nigériane.
Plusieurs Africains dont des Congolais ont été chassés de leurs hôtels, de leurs appartements, etc. Beaucoup ont trouvé refuge dans la rue.
Plusieurs restaurants et super marchés refusent de leur vendre de la nourriture ou d’autres biens.
Plusieurs Africains ont indiqué à l’AFP avoir été chassés de leur logement, puis refusés dans des hôtels.
« On est dans la rue comme des mendiants »
« J’ai dû dormir sous un pont pendant quatre jours sans rien à manger. Je ne peux même pas acheter de nourriture, car aucun magasin ou restaurant ne m’accepte », affirme Tony Mathias, un étudiant ougandais. « On est dans la rue comme des mendiants », peste le jeune homme de 24 ans, qui dit avoir été forcé lundi de quitter l’appartement où il vivait.
Selon Tony Mathias, les policiers n’ont exigé ni dépistage ni quarantaine, mais lui ont tout simplement dit d’aller dans une autre ville. Contactée, la police de Canton a refusé de répondre à ces accusations.
Autre victime : un homme d’affaires nigérian dit avoir été chassé de son appartement cette semaine. « Quand la police nous voit, elle nous interpelle et nous demande de rentrer. Mais où est-ce qu’on peut bien aller? », soupire-t-il.
Plusieurs autres témoignent avoir été soumis à des dépistages massifs et placés en quarantaine.
Un autre s’est même plaint d’avoir été placé en quarantaine de force alors qu’il venait de sortir d’une quarantaine.
Face à ces multiples actes de discrimination sur fond de racisme et de suspicions, l’Union africaine a fait part de sa préoccupation et convoqué l’ambassadeur chinois à l’UA.
Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine, a convoqué l’ambassadeur chinois à l’UA.
« Mon bureau a invité l’ambassadeur de Chine auprès de l’UA, M. Liu Yuxi, pour exprimer notre extrême préoccupation face aux allégations de mauvais traitements infligés aux Africains à Guangzhou et a appelé à des mesures correctives immédiates », a indiqué Moussa Faki Mahamat sur son compte Twitter.
« Moussa Faki Mahamat
@AUC_MoussaFaki
My Office invited the Chinese Amb to the AU,Mr Liu Yuxi, to express our extreme concern at allegations of maltreatment of Africans in #Guangzhou +called for immediate remedial measures in line with our excellent relations.The African Grp in #Beijing is also engaging with the govt
3 903 13:50 – 11 avr. 2020″
Les ambassadeurs africains en Chine ont fait part de leur inquiétude au ministère chinois des Affaires étrangères dans une lettre ouverte adressée le 10 avril.
« Le Groupe des ambassadeurs africains à Pékin exige immédiatement la cessation des tests de force, de la quarantaine et des autres traitements inhumains infligés aux Africains de la province du Guangdong en particulier et de l’ensemble de la Chine, et exige également que les Africains soient traités de la même manière que les Chinois et les autres ressortissants », dénoncent-ils.
Interrogé jeudi 9 avril 2020, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a reconnu des « malentendus » dans les mesures de prévention à Canton, rapporte Jeune Afrique.
« Le gouvernement chinois traite tous les étrangers en Chine de la même manière (…) et a une tolérance zéro vis-à-vis des paroles et actes discriminatoires », a-t-il assuré lors d’un point presse régulier.
Il a appelé les autorités locales à « améliorer leurs mécanismes et méthodes de travail ».
Thierry Mfundu