Le mouvement citoyen FILIMBI se dit préoccupé par la situation des agents de l’ordre pendant gestion de la propagation de la maladie à corona virus 2019 (COVID-19) en RDC.
Dans le cadre de leur campagne de sensibilisation, ils sont allés sensibilisés au camp Lufungula et ont remis symboliquement des seaux, du savon et du gel hydroalcoolique aux policiers et familles des policiers.
« Dans le cadre de notre campagne de sensibilisation de proximité lancée à Kinshasa, Mbandaka, Mbuji-Mayi, Kananga, Lubumbashi, Kisangani et Matadi, le 04 avril 2020 nous nous sommes rendus au camp Lufungula à Kinshasa afin d’y sensibiliser les policiers ainsi que leurs familles. Après avoir échangé avec les chefs de quartiers et le commandant du camp, nous leur avons remis symboliquement des seaux, du savon et du gel hydroalcoolique, » peut on lire dans le communiqué de ce mouvement signé par Floribert ANZULUNI, Coordonnateur et Carbone BENI, Chargé du Réseau et Déploiement.
Dans leur visite, FILIMBI dit avoir constaté que les conditions de vie des habitants du camp sont extrêmement misérables.
Les « logements » sont dans un état de délabrement très avancé, et le niveau de promiscuité de ceux-ci est intolérable.
L’accès à l’eau y est très difficile.
Le camp dispose d’un nombre très limité de points d’eau qui sont pour la plupart assez éloignés des logements.
« Une insouciance inquiétante de la grande majorité des personnes rencontrées qui ne reconnaissent pas l’existence de la maladie, » note le mouvement citoyen.
Pour preuve notel-il, « les bars et autres restaurants de fortune y fonctionnement sans aucune restriction. »
« A la date de notre passage, aucune action de sensibilisation n’avait été menée par les pouvoir publics dans ce camp qui comprendrait, selon le commandant, plus de 25000 concitoyens. » indique le mouvement.
Le FILIMBI dit aussi continuer sa sensibilisation contre la propagation du coronavirus.
« Munis de nos porte-voix, nous avons sensibilisé les milliers de résidents du camp à travers les principales avenues, et y avons distribué des messages reprenant les gestes préventifs pour se prémunir de la maladie. »
« Les informations qui nous parviennent sur la gestion et le déroulement du confinement de la commune de la Gombe sont particulièrement préoccupantes :
De ce que nous savons, le confinement en soi n’est qu’une partie des actions devant permettre de réduire la propagation du virus. Toutefois, son efficacité dépend d’un certain nombre de mesures additionnelles tel qu’un dépistage de masse des personnes se trouvant dans la zone confinée, ce qui n’est pas le cas dans la commune de la Gombe, » affirme Filimbi.
Il note que la police y a déployé 1200 hommes, répartis sur 22 points immobiles, 7 points avant-gardistes et mobiles et 5 points internes, pour un totale de 34 points, sans compter les agents de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR), de la Police Militaire (PM) et de la Croix rouge.
« Bien que les rations alimentaires journalières soient minimalement assurées, la situation sanitaire des agents de l’ordre est déplorable et complètement inacceptable. Ces derniers opèrent sans aucune protection de base (masques, gants, etc.) et sans aucune protection contre la pluie alors que nous sommes en pleine saison des pluies. Cela les expose à un risque important de contamination, d’autant plus que la commune de la Gombe a été identifiée comme la première zone de contamination, » prévient-il.
FILIMBI note aussi la gestion opaque et peu professionnelle des macarons d’accès par le Gouvernorat de Kinshasa rend quasi impossible l’identification et le contrôle des personnes qui sont habilitées à circuler conformément aux mesures arrêtées.
« Nous avons identifié plusieurs cas de commerçants, principalement d’origine indo-pakistanaise et libanaise, qui circulent sans aucune restriction et se rendent dans leurs différents points d’activité localisés dans les communes non confinées telles que Masina, » indique-t-il.
Le mouvement constate aussi la fermeture totale de tous les points d’achat de produits alimentaires, associée à une interdiction totale de circuler, devrait être revue car il est difficile de constituer une provision suffisamment diversifiée d’aliments pendant une durée aussi longue que 14 jours. Au vu de ce qui se fait ailleurs, cette décision semble peu cohérente, d’autant plus qu’il est demandé aux citoyens de privilégier la consommation d’un certain type d’aliments afin de préparer le corps à faire face à une possible contamination.
Pour ce, le mouvement FILIMBI recommande ce qui suit :
L’amélioration, par les pouvoirs publics, des conditions de vie des agents de l’ordre en général.
Le lancement d’une forte campagne de sensibilisation de proximité, incluant les leaders d’opinions communautaires, dans les lieux très fréquentés tels les arrêts de bus, les marchés, etc.
L’évaluation des différentes mesures prises à ce jour et l’adaptation de ceux-ci par rapport aux réalités locales.
« Etant donné que le confinement et la distance physique de sécurité sont difficiles à faire respecter, le port d’un masque de tout genre pourrait être imposé pour limiter la propagation du virus, » recommande le FILIMBI ainsi qu’une meilleure prise en charge de tous les agents de l’ordre, plus particulièrement ceux qui ont la responsabilité d’encadrer et faciliter la mise en œuvre des décisions liées à la gestion du COVID-19.
Thierry Mfundu