Dans le cadre de l’enquête sur le programme de 100 jours, l’ex-ministre des ITPR, Thomas Luhaka, sera entendu par le Parquet près la Cour d’appel de Kinshasa- Gombe. Son audition va porter sur le contrat SOCOC-OVD et la banque TMB conclu en avril 2019 sur fond d’une surfacturation.
Dans ce dossier, 2, 2 millions USD ont été déboursés par Km de route. L’Office des voiries et drainage (OVD) a signé un contrat avec le FONER pour la construction de 10 Km de routes dans la ville de Goma (Nord-Kivu) et 20 Km dans la ville de Bukavu (Sud-Kivu).
Jusqu’ici, il n’y a rien de louche. Mais, le bât blesse lorsque l’OVD confie la charge à l’entreprise SOCOC (Société de Construction du Congo) pour exécuter ces travaux. Ce contrat, portant sur une valeur de USD 66 millions, ne concerne pas les villes de Mbuji-Mayi et de Kananga qui ont pourtant été évoquées auparavant pour arracher cet accord. Le but était de faire valider au Chef de l’État cette supercherie pour lui arracher l’accord verbal.
Au coût de USD 66 millions pour 30 Km (10 Km à Goma et 20 Km à Bukavu ), le prix moyen par Km est de USD 2 millions 200 mille, alors que le coût moyen pour la construction de 1 Km est évalué à USD 1 million en zone urbaine.
Le plus grave est que la ville de Goma, ayant un sol volcanique et pierreux, demandera moins de matériaux et de travaux que les autres routes. Ce qui fait que le prix de construction d’une route y sera plus faible. Ce coût de USD 2 millions 200 mille le kilomètre s’avère donc totalement absurde.
Pour cette opération, la banque TMB est sérieusement intervenue. Elle s’engage à financer de la totalité du montant (USD 66 millions) qui sera remboursé par le FONER durant 27 mois consécutifs, à raison de USD 2 millions 500 mille par mois représentés dans les traites bancaires.
Le premier paiement a eu lieu le 25 août 2019, les autres suivront chaque le 25 durant 27 mois. Dans un premier temps, le FONER a signé 12 retraits bancaires pour un total de USD 30 millions. Or, des informations en notre possession font état d’un document signé par le directeur de cabinet du Chef de l’État, Vital Kamerhe, le 18 juin 2019, en réponse à une demande d’accompagnement de financement d’un projet économique sollicité par M. Mukuangu Nkombo Doudou, gérant de l’entreprise Zawal non autrement identifiée, ayant son siège sur Mondjiba, dans la commune de Ngaliema, à Kinshasa.
Dans un document exclusif parvenu à Politico.cd, Vital Kamerhe, au nom du Chef de l’État, instruit le FONER d’allouer, mensuellement et pendant 12 mois, la somme de USD 2 millions à Mukuangu Nkombo pour la construction des dépôts et stations-services de carburant à Mbuji-Mayi, Kananga et à Mwene-Ditu, soit un montant total de USD 24 millions. Or, il s’avère que ces fonds, décaissés par la FONER, sont logés directement dans les caisses de la SOCOC, dont le DG Makabuza est un proche du directeur de cabinet du Chef de l’État, Vital Kamerhe.
Se sentant menacé au vu des arrestations de Fulgence Bamaros et de Vital Kamerhe, la SOCOC a fait croire aux gens que les chantiers en cours font partie du programme de 100 jours du Chef de l’État alors que la seule route concernée dans ce programme est celle de Goma-Walikale.
Les interrogatoires de Vital Kamerhe, du DG de l’OVD et celui du FONER ont amené le Parquet général près la Cour d’appel du Nord-Kivu d’émettre un mandat d’arrêt contre Modet Makabuza pour détournement des fonds alloués au programme d’urgence de 100 jours du Chef de l’État, Félix Tshisekedi.
Lors de son audience devant la chambre du Conseil du tribunal de paix de Kinshasa à Matete, Vital Kamerhe a annoncé que ce dossier concernait le gouvernement du Premier ministre Tshibala dont il a cité plusieurs ministres, notamment, Thomas Luhaka et Willy Ngopoos.
Thierry Mfundu
2 commentaires
Kamerhe est dans les mauvais draps.
Il n’est plus Ministre de l’ESU ?