Pendant plusieurs années, le Congo-Kinshasa, scandale géologique, a été incapable de se doter des infrastructures sanitaires modernes pour parer à toute éventualité. Ses dirigeants se complaisent à se faire soigner à l’étranger. Difficile de parler de manque de moyens. Il s’agit, selon une opinion avisée, de l’inconscience congolaise.
Au début du mandat de Joseph Mobutu à la tête du pays débaptisé plus tard Zaïre, des Sud-africains et plusieurs autres personnalités d’Afrique venaient se faire soigner à Lubumbashi et à Kinshasa.
Vers les années 1970, le pays avait le même niveau d’économie que LD Brésil et la Corée du Sud.
Peu après, le Zaïre va decrescendo alors que tous les pays du monde vont crescendo.
Commence alors la décente aux enfers de l’avenir hypothéqué de toute une nation qui a toutes les richesses, du moins les plus recherchées.
Les infrastructures sanitaires sont restées les mêmes, construites par les Belges au temps colonial. Les dirigeants se sont contentés d’aller se faire soigner à l’étranger avec toutes leurs familles. C’est un luxe, un privilège.
La famille présidentielle, les ministres et leurs proches, les hauts dignitaires et les chefs d’entreprises publiques, tous vont en Afrique du Sud, en Inde, en Europe, aux États-Unis et au Brésil pour des soins appropriés. Le pays vit ainsi l’inverse de la situation d’il y a une trentaine d’années.
Le pays était toujours un scandale géologique comme aujourd’hui. Plus d’une cinquantaine de minerais, record qu’aucun pays au monde n’a atteint ou ne peut atteindre.
« Les dirigeants n’étaient pas clairvoyants pour doter le pays des hôpitaux ultra modernes dans la capitale et en provinces, pour permettre à toutes les couches de la population de se faire soigner dans les conditions optimales« , regrette un ancien fonctionnaire de l’État.
Manque de vision
Les soins à l’étranger sont pris en charge par l’État. Ce sont des millions de dollars dépensés, lesquels pouvaient bien servir à la construction des infrastructures sanitaires sur place, question d’épargner les finances de l’État qui saignent.
Aujourd’hui, avec le COVID-19, personne ne peut sortir pour des soins de santé ailleurs. Tous, depuis le haut sommet jusqu’au bas peuple, suivent le traitement au pays, quel que soit le rang. « Le Coronavirus est un mal nécessaire parce qu’il a mis fin à l’orgueil des barons« , fait observer un géologue.
Les observateurs avisés estiment qu’il a manqué une vision dans le chef des dirigeants zaïrois et congolais ainsi, que gravissime, une volonté politique. Ceux qui lisent entre les lignes s’aperçoivent que les décideurs œuvraient juste pour leurs intérêts et ceux des Occidentaux. Le peuple a été le cadet de leurs soucis.
Pourtant, ils avaient toutes les possibilités de faire de la RDC, le premier pays africain dont les hôpitaux auraient été les mieux équipés du continent.
À la place, ce sont des châteaux, des villas et des appartements luxueux qu’ils ont acquis à l’étranger avec l’argent du contribuable congolais. Ils ont des comptes dans les paradis fiscaux, à l’étranger.
Durant les 32 ans de Mobutu, rien ne fut fait. Endéans les 21 ans de Kabila père et fils, la tradition a été respectée. Joseph Kabila a semblé changer de disque en investissant des millions de dollars pour la construction de l’hôpital du Cinquantenaire. Une idée bien appréciée de tous, mais sa gestion est qualifiée d’opaque par les Kinois.
Si Mobutu, Kabila père et fils avaient pris l’option de doter le pays des hôpitaux aussi similaires à ceux d’ailleurs où ils vont se faire soigner, ces infrastructures, dotées du matériel de la dernière technologie, serviraient aujourd’hui à soigner les patients du COVID-19 sans inquiétudes.
Personne n’avait prévu la pandémie de Coronavirus, mais diriger c’est prévoir, dit-on.
Les autorités sont aujourd’hui très dépassées, ne sachant où interner les malades, étant donné que les quelques institutions sanitaires qui existent ne sont pas outillées.
C’est actuellement que les respirateurs sont achetés. Et même alors, ils sont comptés au bout des doigts. Les fameux grands hôpitaux n’en comptaient qu’un seul pour les uns, deux ou trois pour les autres.
La RDC a titubé au début de cette pandémie. Ce qui fait que, même aujourd’hui, les médecins ne maîtrisent toujours pas le modus operendi du COVID-19.
Faute grave ou inconscience ?
Pourtant, il est des pays africains, comme le Sénégal, qui font la fierté du continent. Chez Macky Sall, le nombre de guéris est supérieur à ceux qui sont encore malades.
La RDC est l’un des rares pays africains dont les dirigeants et leurs familles s’envolent vers d’autres cieux pour une simple fièvre de malaria. Du gaspillage qui ne profite pas au pays.
Le pays a perdu plusieurs années de régression, alors que le monde se développe en ce 21e siècle. Le Rwanda, qui n’a presque pas de richesses, est comparé actuellement aux pays européens. La modernité a vécu au pays de Mille collines sans bruits, alors que les Congolais ont connu le concept « modernité » sans le vivre de façon pratique.
Le COVID-19 a favorisé l’égalité des Congolais. Riche ou pauvre, autorité ou simple chômeur, tous sont internés et soignés au pays lorsque le Coronavirus les quête.
Important de se servir de cette leçon pour améliorer l’avenir.
Édouard Bajika
Un commentaire
Très cher Bajika, merci pour cette réflexion. Je n’y ai pas trouvé l’échange dialectique entre passion et raison. Personne ne peut se lever contre vos affirmations ni les accuser d’erreurs.
Merci wetu