Le 24 mars 2020, le Chef de l’État a déclaré l’état d’urgence sanitaire en République démocratique du Congo. Aussitôt, les équipes du ministère de la Santé ont été déployés sur terrain pour mettre Kinshasa en quarantaine, en érigeant des barrières à Kasangulu, Mitendi (Kongo Central) et à Mongata à la frontière des provinces du Kwango, du Kwilu, du Maindombe et du Kasaï Central, afin d’éviter la propagation du COVID-19.
Les documents en notre possession font état de:
- 44 agents sanitaires, dont un chef d’équipe, déployés au beach Ngobila pour une durée de 30 jours, soit du 21/03 au 20/04/2020;
- 60 agents sanitaires, dont un chef d’équipe, déployés à l’aéroport de N’Djili pour une durée de 30 jours, soit du 21/03 au 20/04/2020;
- 44 agents sanitaires, dont un chef d’équipe, un data manager, un agent survepi, un chauffeur et des officiers sanitaires déployés pour une durée de 15 jours, soit du 06/04 au 20/04/2020.
Les bus ont été disponibilisés. Une fois les équipes aux différentes barrières, aucune disposition n’a été prise pour leur retour et leur prise en charge.
Les agents sont abandonnés aux barrières sans logement ni frais de mission.
Aujourd’hui, jour pour jour, cela fait un mois que les agents n’ont bénéficié ni des frais de mission, ni des logements (ils passent la nuit à la belle étoile), rapportent les agents du ministère de la Santé déployés sur terrain dans le cadre de lutte contre la propagation du Coronavirus.
Les agents sont mis dans une position de ne pas produire un bon résultat.
Il y a, par exemple, manque des matériels pour la désinfection, rupture des fiches d’enregistrement des voyageurs, rupture des stocks de savons liquide, rupture de stock des stylos, rupture des caches nez( masques), rupture des gants,chlore ( javel) pour la désinfection, manque des carburants pour le groupe électrogène, manque d’eau pour le lavage des mains, rupture des piles pour alimenter les thermo flash, bref les agents sont abandonnés.
Comment peut-on compter sur des agents non motivés pour éviter la propagation du COVID-19.
« Aujourd’hui, nous commençons le deuxième mois, les familles sont abandonnées sans moyens de vivres. Les agents sur terrain malades ne sont pas pris en charge. De même pour ceux récemment déployés à la commune de la Gombe », se plaint un agent du ministère de la Santé déployé à Mongata.
Il y a un malaise terrible et plusieurs d’entre eux annoncent, pour bientôt, un arrêt de travail si les conditions ne sont pas améliorées.
Thierry Mfundu