Si le monde avait besoin d’un rappel de l’importance cruciale de la Déclaration universelle des droits de l’homme, la pandémie de COVID-19 que nous connaissons actuellement en est un parfait exemple. Le coronavirus ne connaît pas de frontières nationales, de race, de religion, de nationalité ou d’opinion politique. Nous y sommes exposés du simple fait de notre humanité, et nous vaincrons ce virus parce que chacun de nous sait instinctivement que nous devons travailler ensemble en prenant appui sur les atouts que nous confère notre respect des droits de l’homme.
Nous avons assisté à des progrès importants en RDC depuis que le président Tshisekedi est entré en fonction et nous apprécions le fait qu’il fasse en sorte que les forces de sécurité fassent preuve de retenue et évitent le recours non-nécessaire à la force pendant l’état d’urgence actuel. Nous le félicitons aussi ainsi que la première dame Denise Nyakeru pour leur engagement à mettre un terme aux violences conjugales et sexuelles, surtout pendant cette période au cours de laquelle les femmes sont particulièrement vulnérables. J’ai été le témoin visuel de cet engagement quand la première dame a lancé la caravane “génération égalité” au cours de la Journée internationale de la femme à Mbuji-Mayi, cette année.
Prenez la liberté d’expression. À titre individuel, nous sommes impuissants face à ce virus, nous nous avertissons donc mutuellement en utilisant tous les moyens de communication dont nous disposons. C’est pourquoi notre ambassade a réalisé deux vidéos pour encourager le lavage des mains et le port du masque et c’est la raison pour laquelle nous soutenons d’autres campagnes médiatiques pour informer le public des meilleurs moyens de protection individuelle ou à l’égard d’autrui contre le COVID-19. Nous félicitons les nombreux membres du Parlement, des ONG et les citoyens lambdas qui partagent aussi des informations vitales sur la maladie et sa propagation
et sonnent l’alarme si quelque chose (ou quelqu’un) représente une menace pour nos communautés. Les réseaux sociaux peuvent être un allié puissant contre les défis difficiles mais nous devons toujours nous prémunir contre la désinformation.
Ou prenez la liberté de religion ou de conviction. On peut y chercher conseil au niveau spirituel et une protection contre la pandémie, individuellement ou au sein de la communauté, avec des précautions appropriées.
Ensuite, il y a le droit de réunion pacifique et de libre association—en respectant bien sûr, dans le monde d’aujourd’hui, la distanciation sociale comme il se doit. Nous travaillons en collaboration avec d’autres personnes pour veiller au soutien et à la sécurité de nos premiers intervenants et des travailleurs essentiels mobilisés, notamment par le biais d’actions de plaidoyer en ligne. Les professionnels de santé congolais sont les véritables héros, nous l’avons constaté lors de la lutte contre le virus Ebola et nous le voyons encore en ce qui concerne le coronavirus.
Et, parce que notre vie en dépend, nous attendons de nos dirigeants politiques qu’ils nous disent la vérité sur les défis à venir et acceptent la critique et la responsabilité avec humilité, grâce et compassion. C’est une question de responsabilisation politique et morale. Lorsque nos dirigeants et nos médias diffusent des informations crédibles et opportunes sur les risques et les avantages, les citoyens peuvent faire des choix éclairés sur les moyens de se protéger, de protéger leurs familles et leurs voisins. Nous félicitons le président Tshisekedi, le professeur J.J. Muyembe, le ministre de la santé, Eteni Longondo, et le Groupe de travail présidentiel pour leur transparence.La transparence facilite la coopération internationale et a été un élément essentiel dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola dans l’est de la RDC et dans la limitation de sa propagation.
Sans ces libertés et la responsabilité qui les accompagne, il est impossible de mettre au point les médicaments qui permettront de vaincre ce virus, ou de formuler les stratégies politiques et financières nécessaires au rétablissement de nos économies. C’est au gouvernement qu’il incombe de protéger l’une et l’autre.
Les hauts fonctionnaires qui choisissent de protéger leur pouvoir et leur fierté plutôt que la santé et le bien-être de leur population mettent en danger la santé et l’avenir de leur propre peuple. Nous savons qu’un avenir radieux est possible après la pandémie si – et seulement si – les gouvernements écoutent et servent le public en cette période d’adversité.
Les systèmes autoritaires, en revanche, révèlent leurs faiblesses en temps de crise. Les gouvernements qui emprisonnent ou oppriment ceux qui voudraient nous avertir qu’il existe un problème grave se réfugient dans la forme la plus grossière de déni. Les gouvernements qui interdisent ou cherchent à limiter la publication d’informations vitales, ou à limiter la collaboration scientifique, sociale ou politique, menacent non seulement la vie de leur propre population, mais aussi celle de personnes d’autres pays. Et les gouvernements qui se servent de cette pandémie pour écraser l’expression religieuse considérée comme une menace à leur contrôle répriment à la fois les instincts de leur peuple et une source profonde de force personnelle et de solidarité sociale.
Il est contraire au concept même des droits de l’homme de supprimer la communication d’informations cruciales sur la santé publique. La « sécurité du public » passe par la liberté et la responsabilité politique. Sans cette responsabilité, nos communautés sont exposées à un risque inacceptable. Partager les informations rapidement, comme le font les autorités congolaises, est ce que font les gouvernements responsables. Ne pas agir ainsi peut être mortel.
L’histoire a montré que les résultats des dirigeants qui sont vraiment transparents, responsables et à l’écoute des critiques de leurs citoyens sont en relation directe avec la sécurité et la prospérité des familles et des communautés qu’ils servent.
Des démocraties comme Taïwan, la Corée du Sud, l’Allemagne et les États-Unis ont fait preuve d’ouverture et d’honnêteté en ce qui concerne les chiffres alarmants, mais également les tactiques agressives qu’elles utilisent pour lutter contre le virus. Les démocraties de première ligne comme Taïwan et la Corée du Sud ont été parmi les premières à constater des infections en dehors de Wuhan et ont rapidement réussi à prévenir la propagation incontrôlée du virus sans recourir à l’oppression et à la peur.
En tant qu’Américains, nous sommes fiers que nos secteurs public et privé – dans le cadre d’une approche englobant l’ensemble de l’Amérique – aient déjà mobilisé des ressources pour aider à lutter contre COVID-19. Depuis le début de l’épidémie, le gouvernement américain a engagé 775 millions de dollars d’aide à ce jour et des entreprises, des ONG, des organisations confessionnelles et des particuliers américains ont contribué à hauteur d’au moins 3 milliards de dollars sous forme de dons et d’aide pour lutter contre le virus.
En RDC, les États-Unis travaillent main dans la main avec l’administration du président Tshisekedi pour soutenir une population congolaise en bonne santé, l’un des quatre piliers clés du Partenariat privilégié pour la paix et la prospérité (#PP4PP). À ce jour, nous avons annoncé une aide de 17,4 millions de dollars pour lutter contre le COVID-19 en RDC. Ce financement aidera les agences partenaires à fournir une assistance vitale, y compris des activités de prévention et de contrôle des infections dans les établissements de santé, à renforcer la surveillance des maladies et à former le personnel de santé ainsi qu’à soutenir les efforts d’engagement communautaire pour sensibiliser le public par le biais de programmes radio, de bulletins d’information et de débats publics.
Le proverbe africain selon lequel : « Si vous voulez aller vite, allez seul. Si vous voulez aller loin, allez-y ensemble » témoigne d’une profonde sagesse. Le peuple américain peut vous dire que vous n’êtes pas seuls face à cette crise. Nos communautés font face aux mêmes souffrances et aux mêmes défis que vous. En temps de crise, on compte sur ses amis et c’est la raison pour laquelle les États-Unis s’engagent à travailler davantage avec la RDC pour vaincre ce virus. Nous agissons ainsi parce que le peuple américain est généreux et parce qu’il est dans notre intérêt à tous de combattre nos ennemis communs, notamment les pandémies. Nous avons, par le passé, aidé la RDC à lutter contre Ebola, le choléra, la rougeole, la malaria et le VIH, et nous unissons à présent nos forces contre le coronavirus. Les Américains sont à vos côtés – sur un pied d’égalité – dans cette crise. Il n’y a pas d’autre moyen. Nous surmonterons cette crise en réaffirmant ce qui nous rend humains et libres : une communication honnête et transparente, une collaboration créative et une véritable responsabilité envers nos êtres chers et nos communautés.