Pendant que Jean-Marc Kabund se noyait en direct de la Cour constitutionnelle, cristallisant toutes les attentions, un autre naufrage a lieu en arrière-plan. Modeste Bahati Lukwebo buvait sa tasse face à ses frondeurs, dont Nene Nkulu et Steve Mbikayi en incarnent la tête de fronde. «Etat de Droit oblige! La justice qui élève une nation a reconnu les droits des députés de L’AFDC-A. Ces arrêts de la Cour Constitutionnelle démontrent de quel côté se trouve la vérité. J’appelle tous nos militants à rester loyaux à l’autorité morale du FCC. Trêve de débat ! » s’est écriée la ministre Nkulu, alors que la plus haute cour de justice en RDC mettait en fin terme à la longue bataille qui les opposent à leur ancien président de coalition.
Quelques minutes avant, la Cour Constitutionnelle s’est déclarée « incompétente » pour statuer sur une vingtaine des requêtes du Camp de Bahati Lukwebo en déchéance de 23 députés AFDC-A qui sont restés aux côtés de Joseph Kabila sous la conduite de Néné Nkulu. Étrangement, c’est la même cour qui prend des décisions de déchéances ou réhabilitation. L’explication juridique arrivera un jour. Mais retenons que ces faits se passent loin des caméras.
Dans un extrait de rôle signé mardi 16 juin, par le greffier principal, dont une copie est parvenue à Politico.cd, Solange Masumbuko, Alphonse Assaini, Olive Mudekereza, Patrick Munyomo, Jean-Pierre Kayembe Ilunga, Marie-Claire Alfano, Eustache Muhiya, Jean Kamisendu, Zobel Mukolo, Rubin Mukolo, Gracia Yamba, Jean-Pierre Tshimanga Buana, Nene Ilunga Nkulu, Didier Lutundula Okito, Maguy Rwakabuba, Aimé Mafefe Mukoso, Luc Milimbalimba, Sosthène Maombi, René Boshe, etc, risquaient d’être déchus parce qu’ils ont quitté leur coalition politique après être élus. Selon la loi en RDC, ce mouvement vaut perte du mandat au profit de la formation politique.
Cependant, ces derniers revendiquent la paternité de la coalition, au détriment de Modeste Bahati, qui aurait été défenestré, par qu’il a osé se présenter contre Joseph Kabila, du moins sont candidat à l’élection du président du Sénat ; ce qui vaut un crime de lès majesté au sein de la grande coalition du Front Commun pour le Congo (FCC), dans laquelle l’AFDC-A se trouvait.
Néanmoins, Bahati avait le soutien du ministère de l’Intérieur depuis 2019, qui était même sous un ministre Kabiliste. A l’époque, l’Etat, à travers ce ministère habilité, n’avait reconnu que la coalition dirigée par Modeste Bahati comme la seule valable vis-à-vis de la loi. Mais en décembre 2019, la Commission PAJ de la Chambre basse du Parlement reconnaîtra la paternité du groupe parlementaire AFDC-A à l’aile dirigée par Néné Ilunga Nkulu.
C’est à ce niveau que la décision de la Cour constitutionnelle surprend. Mais comme la haute cour prend des décisions inattaquables, l’ancien ministre de l’économie est bel et bien crucifié. Les Nkulu et Mbikayi peuvent dont continuer à jouir de leurs mandats plus que jamais étranges.
2 commentaires
Ça n’a pas de sens cette décision. La coalition Fcc n’est pas au-dessus de la loi .
Moi je pense qu au lieude faire de critique à priori , il faut lire l arrêt de la haute cour et en comprendre intelligence.tres souvent ,on commente les arrêts sans en lire le contenu au vu du dispositif .