La Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu a rendu samedi dernier le premier verdict dans le procès ouvert le 20 août dernier contre les membres de la rébellion ADF, accusés d’implication dans les massacres de civils à Beni, qui ont fait plus de 1000 morts en deux ans.
Dix prévenus ont été condamnés à perpétuité pour crimes contre l’humanité et participation à un mouvement insurrectionnel. La Cour a promis poursuivre les audiences d’autres prévenus cette semaine.
Au lendemain de la publication de cette condamnation, plusieurs habitants de la ville de Beni interrogé par POLITICO.CD se sont dits « insatisfaits » du déroulement de la procédure judiciaire qui a exclu la comparution de certains militaires de l’armée Congolaise, cités dans plusieurs rapports de complicité ou d’implication dans les séries de massacres de civils.
Dans une entrevue avec POLITICO.CD, Jean-Paul Ngahangondi, coordonnateur de l’organisation Non Gouvernementale Convention pour le Respect des droits humains, CRDH, basé à Oïcha, chef-lieu du territoire de Beni a livré cette lecture sur ce prononcé de jugement.
« La CRDH estime que la Cour militaire opérationnelle est en train de taper à côté d’autant plus que parmi les condamnés il y a aucun responsable des ADF moins encore les officiers FARDC dont les noms sont cités dans les rapports des experts des Nations Unies dans le dossier des massacres de Beni ».
La CRDH constate aussi que les gens qui viennent d’être condamnés sont d’anciens rebelles qui s’étaient rendus à l’armée et des capturés lors de combats a poursuivi Ngahangondi.
Cet ONG relève également qu’il n’y a « aucun membre du noyau dur de l’ADF parmi les 9 personnes condamnées par l’arrêt de la cour militaire« .
« Ce qui démontre qu’à ce niveau la question concernant les vrais commanditaires des massacres et les motivations de ces crimes demeurent une très grande préoccupation des populations Congolaises et les victimes« , estime M.Ngahangondi
La CRDH ( Convention pour le Respect des Droits Humains), réitère sa demande, celle de voir tous les officiers FARDC [Forces Armées de la RDC] accusés par certaines victimes (rescapés) et dans les rapports du groupe d’experts des Nations Unies être entendus devant la cour pour qu’ils répondent de leurs actes.
Mais aussi, elle demande à la justice « d’interpeller aussi les officiers qui n’avaient pas agi en temps malgré les alertes d’attaques lancées par la population ».