Dans le réquisitoire du Tribunal militaire de garnison de Beni, au Nord-Kivu, l’organe de la loi a requis une peine de 10 ans de prison contre les 8 militants du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA), un verdict qui provoque plusieurs réactions. Le député national André Claudel Lubaya qualifie ce réquisitoire « d’aberration » et de « déni » des réalités. Pour cet élu, l’on ferait mieux de condamner tous les congolais ahuris par l’inaction du Gouvernement face à l’insécurité observée à l’Est de la République Démocratique du Congo.
« Arrêter, juger et condamner à 10 ans de prison les militants de la LUCHA est une aberration et un déni des réalités qui contribue à brouiller la ligne de l’État de droit. Autant condamner tous les Congolais ahuris par l’inaction avérée de l’Etat dans les tueries de l’Est du pays », s’indigne Claudel Lubaya.
Dans son réquisitoire, le ministère public a estimé que les fautes commises par ces militants, notamment « violence et insultes à l’encontre d’une sentinelle et le sabotage » méritent 10 ans de prison. À savoir 5 ans pour sabotage et 5 ans pour violences et insultes à l’encontre d’une sentinelle.
Pour rappel, les militants de ce mouvement citoyen sont détenus depuis le 19 décembre 2020. Ils étaient arrêtés lors d’une marche organisée contre le renouvellement du mandat de la MONUSCO en pleine ville de Beni.
Stéphie MUKINZI